Burkina : face à la garde présidentielle, Zida a eu chaud !

En conflit ouvert avec le régiment de sécurité présidentiel (RSP) – dont il est issu – depuis plus d’un mois, le Premier ministre burkinabè a failli perdre son poste la semaine dernière. Retour sur ces quelques jours qui ont fragilisé une transition jusqu’à présent bien menée.

Yacouba Isaac Zida, Premier ministre de la transition. © Issouf Sanogo/AFP

Yacouba Isaac Zida, Premier ministre de la transition. © Issouf Sanogo/AFP

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Publié le 10 février 2015 Lecture : 1 minute.

Cette fois, Yacouba Isaac Zida n’est pas passé loin. Tout commence le mardi 3 février. Dans la soirée, Gilbert Diendéré, patron du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), s’entretient avec le président Michel Kafando au palais de Kosyam, à Ouagadougou. Il l’avertit que ses hommes sont exaspérés et qu’ils envisagent – une nouvelle fois – de chahuter le chef du gouvernement le lendemain, jour de conseil des ministres, pour ses promesses de nomination non tenues depuis plus d’un mois.

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De son côté, Zida reçoit les mêmes informations inquiétantes. Dans la matinée du lendemain, se sentant menacé, il s’abstient de se rendre à la présidence et file chez le Mogho Naba, roi des Mossis, pour se protéger et y établir une médiation. Il y est rejoint par Diendéré et l’ancien chef de l’État Jean-Baptiste Ouédraogo, qui le pressent de trouver un accord avec le RSP. Les deux hommes se rendent ensuite à Kosyam pour rendre compte de leurs discussions au président Kafando, lequel s’entretient alors, par téléphone, avec le Mogho Naba et avec Zida. Pour tenter de désamorcer la crise, décision est prise de réunir en début de soirée les chefs de l’armée et ceux du RSP à la présidence.

"Conscients que la démission du Premier ministre aurait risqué de faire dérailler la transition, tous se sont entendus pour le soutenir, au nom de l’intérêt général", explique une source diplomatique à Ouagadougou. En échange, Zida, que l’on dit affecté par cet épisode, aurait accepté les nominations réclamées par le RSP. C’est ainsi que le colonel major Boureima Kéré devrait être nommé chef d’état-major particulier de la présidence en remplacement de Théophile Nikiéma, qui pourrait de son côté prendre la tête du cabinet militaire. Le lieutenant-colonel Céleste Coulibaly, ex-aide de camp de Blaise Compaoré, devrait lui être nommé chef de corps du RSP.

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