Algérie : Cevital va investir 250 millions d’euros dans ses usines Brandt

Deux ans après le rachat du groupe électroménager Brandt par le conglomérat algérien Cevital, les usines de Sétif, à l’est du pays, exportent 90 % de leur production vers 50 pays. Et la cadence va s’accélérer avec l’entrée en production d’un second site a annoncé, mercredi, Sergio Treviño, PDG du groupe Brandt.

Issad Rebrab, le patron du groupe diversifié Cevital qui a racheté Brandt en 2014 alors que le groupe électroménager français était en faillite. © Bruno LEVY pour Jeune Afrique

Issad Rebrab, le patron du groupe diversifié Cevital qui a racheté Brandt en 2014 alors que le groupe électroménager français était en faillite. © Bruno LEVY pour Jeune Afrique

Publié le 2 juin 2016 Lecture : 3 minutes.

Sous le chapiteau installé au centre du site industriel de Brandt Algérie, Sergio Treviño affiche un visage ouvert. Les résultats du groupe sont au beau fixe.

« Nous avons clôturé l’année 2015 sur une croissance de 114% et un chiffre d’affaires multiplié par deux », déclare du haut de l’estrade le PDG de Brandt, à la tête de l’entreprise depuis l’acquisition en avril 2014 par Cevital de FagorBrandt, la filiale française d’électroménager (Brandt, Vedette, Sauter, De Dietrich…) du groupe espagnol Fagor, alors en faillite.

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Et en 2016, l’ancien PDG de FagorBrandt France (de 2011 à 2014) table sur une croissance supplémentaire de 35% qui permettra au groupe de dépasser les 500 millions d’euros de chiffre d’affaires – contre 370 millions d’euros en 2015 et 170 millions d’euros en 2014 — a-t-il indiqué aux journalistes lors de la conférence de presse marquée par l’absence du PDG de Cevital, Issad Rebrab.

Ce qui le mettrait cependant encore loin des 1,2 milliard d’euros atteints en 2012, avant le redressement judiciaire du groupe d’électroménager.

Étendre encore la distribution

Pour atteindre cet objectif et devenir « un acteur régional majeur », Sergio Treviño table sur l’export et l’internationalisation du groupe. Avec l’Algérie comme locomotive des cinq filiales commerciales implantées au Maroc, en Espagne, France et Asie.

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« Nous misons sur la complémentarité du site industriel algérien qui produit surtout des postes libres et les sites français qui produisent essentiellement des encastrables à savoir des tables de cuisson, fours et hottes », a précisé à Jeune Afrique le PDG de Brandt.

Car si pour l’instant les usines d’Orléans et Vendôme qui ont repris à plein régime en 2015 (750 000 unités à Orléans et 450 000 à Vendôme) produisent la majorité de la production de Brandt, à terme l’Algérie deviendra le principal site de production puisque le Maroc, l’Espagne et l’Asie n’abritent que des bureaux de liaison et non des usines.

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Dans l’immense hangar de la première usine de Sétif, complètement refaite à neuve suite à l’incendie de l’été 2014, les 1 500 employés de Brandt Algérie vissent, soudent et assemblent téléviseurs, climatiseurs, cuisinières mais surtout lave-linge. Cette unité s’étale sur 95 000 m2 et produit 500 000 appareils annuellement dont 90 % pour l’exportation.  Ce qui a nécessité un investissement de 30 millions d’euros, selon un chiffre vanté par le groupe.

Cevital est présent sur le site depuis 2010, où il produisait des réfrigérateurs, lave-linge et climatiseurs, sous la marque Samsung avant le rachat de Brandt.

Accroissement des capacités algériennes

Mais, désormais, Brandt Algérie veut accroître encore ses capacités. L’entreprise veut mettre sur pied un nouveau parc industriel de 110 hectares d’une capacité de huit millions de pièces. Coût de l’investissement : 250 millions d’euros pour une entrée en production prévue au premier trimestre 2017.

« Sétif 2 permettra à Brandt de s’installer comme exportateur le plus important de l’Algérie », s’enthousiasme Sergio Treviño en mettant en avant la constante augmentation de la part de l’export dans le chiffre d’affaires, passée de 18 à 40% entre 2014 et 2016. Ce qui serait en effet original pour un secteur industriel algérien — hors hydrocarbures — encore très restreint, avec 5% de part de PIB, dans un pays complètement dépendant de sa rente pétrolière.

Quant aux difficultés rencontrées au cours de ces deux années d’installation, le PDG de Brandt préfère passer rapidement sur  la polémique « ou l’absence de polémique » avec le ministère de l’Industrie dirigé par Abdeslam Bouchouareb.

Ce dernier avait accusé en avril 2015  le groupe Cevital d’importer de vieux équipements pour équiper son usine de Sétif. 

Un déploiement en projet au Nigeria, en Côte d’Ivoire et au Soudan

Au-delà du marché européen et de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord (MENA) où les produits Brandt sont déjà vendus en Tunisie, Maroc ou en Égypte, le groupe Brandt se prépare à pénétrer les pays africains qui « représentent un énorme potentiel » selon le PDG de Brandt. Des accords de distribution avec le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Soudan sont bien avancés, a ainsi dévoilé Sergio Treviño.

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