Mehdi Benatia : « Le Maroc doit s’inspirer de l’Algérie et de l’Égypte »
Alors que le Maroc, déjà qualifié pour la CAN 2017, affronte la Libye vendredi, Mehdi Benatia se projette vers l’avenir. Celui des Lions de l’Atlas version Hervé Renard, mais aussi le sien, puisque le capitaine marocain devrait quitter le Bayern Munich cet été.
Jeune Afrique : Hervé Renard a-t-il changé en profondeur le fonctionnement de la sélection ?
Mehdi Benatia : Il n’est là que depuis quatre mois. Avec lui, nous avons réussi à nous qualifier pour la CAN 2017, à deux journées de la fin. Hervé Renard a redistribué les cartes. De nouveaux joueurs sont arrivés. Il est arrivé avec son expérience de l’Afrique, mais aussi sa façon de travailler, très européenne. C’est quelqu’un qui est proche des joueurs, qui communique beaucoup avec eux. Il sait aussi se monter rigoureux et strict. Il est intransigeant sur la discipline. Mais je ne veux surtout pas occulter le travail qui a été fait avant. Avec Badou Zaki, il y avait des résultats.
Quelles sont les grandes lignes du discours du nouveau sélectionneur ?
Il nous a dit qu’il y a du talent, du potentiel dans cette équipe. Mais qu’elle manque de grinta [combattivité en italien]. Il veut que nous nous comportions comme des morts de faim sur le terrain. Et il cite les exemples de l’Algérie, de l’Egypte… Des équipes qui ont une grosse qualité technique, mais qui jouent aussi avec le cœur. Les supporters attendent qu’on redevienne une des meilleures sélections d’Afrique. Ici, certains estiment que c’est déjà le cas, puisque nous venons de gagner trois matches de suite (1-0 et 2-0 face au Cap Vert et 2-0 contre le Gabon) sans prendre de buts. D’autres attendent de voir la suite. Pour l’instant, nous n’avons encore rien fait. C’est prometteur, mais attendons la suite avec les échéances qui arrivent, comme les qualifications pour la Coupe du monde 2018 et la CAN au Gabon. Vous savez comment cela se passe : si les résultats ne sont pas là, le coach sera critiqué. C’est partout pareil…
C’est peut-être le moment de partir du Bayern. Je vais en parler avec mon agent après le match contre la Libye
En tant que capitaine, entretenez-vous des rapports privilégiés avec Hervé Renard ?
Je suis en sélection depuis plusieurs années, je m’entends bien avec tout le monde, et je n‘ai pas attendu d’avoir le brassard pour parler avec le groupe. Je suis effectivement un des relais du coach, mais je ne suis pas le seul. Et puis, même les nouveaux joueurs qui arrivent en sélection s’expriment, parlent. Je trouve que c’est positif et important.
Vous êtes sous contrat jusqu’en juin 2019 avec le Bayern Munich. Mais un départ semble se confirmer…
J’ai vécu deux saisons consécutives assez compliquées au Bayern Munich, à cause des blessures. Je ne suis d’ailleurs pas le seul dans ce cas, et c’est un problème dont il faudrait connaître les raisons. Je suis effectivement sous contrat avec le Bayern, où un nouveau coach (l’Italien Carlo Ancelotti, NDLR) va arriver. Mais le club vient de recruter Mats Hummels (Borussia Dortmund) en défense centrale. C’est peut-être le moment de partir. Je vais en parler avec mon agent (Moussa Sissoko, NDLR) après le match contre la Libye. Il faudra aussi connaître la position de mon club.
On parle de vous en Italie (Juventus Turin, AS Roma), mais aussi en Angleterre (Arsenal)…
C’est vrai qu’au départ, je penchais un peu plus pour l’Italie, un pays où j’ai joué (Udinese, AS Roma), que j’aime et qui me manque. Mais d’autres propositions arrivent. Je vais les étudier. Et ensuite viendra le temps de la réflexion et du choix…
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