Angola : la nomination d’Isabel dos Santos à la Sonangol suscite des contestations
Un groupe de juristes angolais a annoncé samedi son intention de contester en justice la nomination de la fille du président dos Santos à la tête de la compagnie pétrolière publique Sonangol.
« Cette nomination est illégale. Nous allons demander sa destitution (…) Le droit est en notre faveur pour empêcher cette nomination », a indiqué devant la presse l’avocat David Mendes, à l’issue d’une réunion de douze juristes, convoquée pour l’occasion.
Les juristes contestataires ont annoncé leur intention d’attaquer en trois axes différents. « Un document sera remis au chef du gouvernement, c’est-à-dire au président lui-même, nous allons déposer une plainte auprès du procureur général de la République, et nous allons déposer une demande de blocage d’acte administratif devant la Cour suprême », a précisé Me Mendes.
La femme la plus riche d’Afrique
Jeudi, la présidence angolaise avait annoncé la nomination de Mme dos Santos à la tête de Sonangol.
Fille aînée du président angolais, Isabel dos Santos, surnommée « la Princesse », est la femme la plus riche d’Afrique et la huitième fortune du continent, selon le magazine américain Forbes.
Son patrimoine est estimé à 3,3 milliards de dollars, dont une importante partie serait placée au Portugal, l’ancienne puissance coloniale de l’Angola, selon Forbes.
Cette femme d’affaires de 43 ans et mère de trois enfants possède en Angola notamment 25% du capital de la principale compagnie de téléphonie mobile Unitel et des parts dans la banque BIC. Au Portugal, elle contrôle environ 19% de la banque BPI et près de 30% de l’opérateur de télécommunications NOS.
Elle a obtenu cette semaine le feu vert des autorités namibiennes pour créer la Bank BIC Namibia, dont la maison mère se trouve en Angola.
Isabel dos Santos est accusée par ses détracteurs d’avoir fait fortune grâce à la protection de son père, qui dirige l’Angola depuis 1979.
Deuxième producteur d’or noir en Afrique après le Nigeria, l’Angola subit de plein fouet la chute du prix du baril qui assèche ses finances. Le pays a été contraint en avril de demander l’assistance financière du Fonds monétaire international (FMI).
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