Standard & Poor’s sauve la note d’investissement de l’Afrique du Sud
Après Moody’s début mai, c’est au tour de Standard & Poor’s (S&P) de maintenir la note souveraine sud-africaine dans la catégorie « investissement », tout en conservant une perspective négative du fait notamment d’une croissance encore revue à la baisse.
Redoutée, la rétrogradation de la signature de l’Afrique du Sud dans la catégorie des investissements spéculatifs par une des trois grandes agences de notation financière n’est pas encore arrivée.
Moody’s début mai a maintenu sa note deux échelons au-dessus des catégories spéculatives à « Baa2 ». Au contraire, d’autres membres du groupe des BRICS, tels que le Brésil (en septembre 2015 par S&P) et la Russie (janvier 2015 par S&P), qui eux avaient été rétrogradés.
Vendredi 3 juin, Standard & Poor’s a maintenu la note souveraine de la République d’Afrique du Sud. Sa note de long terme est donc maintenue à « BBB- » (et « A-3 » pour le court terme) en devises étrangères, et « BBB+ » (et « A-2 ») en devise locale. La note de long terme du pays en devises étrangères demeure donc un cran au-dessus de la catégorie des investissements spéculatifs, jugée bien plus risquée par les investisseurs.
Fitch Rating doit publier cette semaine sa nouvelle évaluation de la signature de l’Afrique du Sud, noté « BBB- » avec une perspective stable par l’agence américaine.
Les taux d’intérêt sur les obligations sud-africaines baissent
La décision de Standard & Poor’s s’est immédiatement fait ressentir sur l’appréciation des obligations sud-africaines sur les marchés. Le taux des obligations arrivant à échéance en 2026 est tombé à 9,09 % ce lundi 06 juin, leur plus bas niveau depuis un mois, selon Reuters.
Par contre, la perspective négative sur la note de l’Afrique du Sud est maintenue par S&P qui l’avait instaurée en décembre tout comme Fitch et Moody’s. Une manière de signaler que l’option de la dégradation reste d’actualité au cas où les mesures de politique économique prises par Pretoria ne relanceraient pas la machine sud-africaine, dont la croissance reste faible.
S&P reprend la prévision de croissance du PIB de la nation Arc-en-Ciel établie par le FMI à +0,6 % en 2016, contre +1,6 % précédemment. Un chiffre jugé faible, d’autant plus que +2,7 % étaient un temps escomptés par l’agence pour 2015 et qu’un modeste +1,5 % a finalement été atteint.
L’agence américaine table sur un déficit public de -3,2 % du PIB en 2016, contre -3,9 % en 2015, une dette à hauteur de 51,9 % du PIB cette année, contre 51 % l’année passée. Le taux de chômage est attendu en hausse de 50 points de base à 25,9 % en 2016, contre 25,4 % en 2015.
La perspective demeure négative
La mise en garde de l’agence de notation est accentuée par un climat politique tendu. Depuis plusieurs mois, le président sud-africain Jacob Zuma est sous le feu des critiques, tant pour sa gestion économique contestée par les partis d’opposition que pour les scandales de corruption dans lesquels il est impliqué.
En revanche, au rang des satisfecit, l’énergie qui est un défi récurrent pour le pays : pour S&P, la compagnie nationale d’électricité Eskom, qui livre 95 % de l’électricité en Afrique du Sud, a amélioré ses programmes de maintenance et limite les délestages sur le réseau.
Pour Pravin Gordhan, le ministre des Finances sud-africain, le pays « doit se concentrer sur la croissance de l’économie et la création de l’emploi ».
« Nous devons faire la démonstration de notre capacité à relever la croissance au-dessus de +0,6 % ou +0,7 %, pour nous orienter vers les +2 % », a ajouté le grand argentier sud-africain.
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