Les États-Unis accordent une garantie de 500 millions de dollars à la Tunisie
Annoncé il y a un an, l’accord de garantie a été signé le vendredi 03 juin. Il va permettre à la Tunisie d’émettre son emprunt international de 500 millions de dollars à des conditions favorables sur les marchés.
Slim Chaker, le ministre des Finances tunisien, et Daniel Rubinstein, l’ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, ont signé le vendredi 3 juin un accord de garantie de 500 millions de dollars accordé par Washington au pays d’Afrique du Nord. Il court sur une période de cinq ans et va permettre au gouvernement tunisien de procéder à son émission d’un eurobond de 500 millions de dollars, évoqué en avril dernier.
La signature de l’accord intervient plus d’un an après la visite en mai 2015 du président tunisien Béji Caïd Essebsi aux États-Unis, au cours de laquelle Jacob J. Lew, le secrétaire américain au Trésor, avait annoncé l’approbation d’une garantie en faveur de Tunis. Un laps de temps assez long, qui avait fait craindre que le gouvernement américain renonce à cet accord ou qu’il en modifie sensiblement les conditions.
L’accord signé le 03 juin « permettra à la Tunisie d’accéder jusqu’à 500 millions de dollars à un [coût] de financement abordable sur les marchés internationaux de capitaux », estime le gouvernement américain dans un communiqué publié sur le site du département d’État.
Des taux d’émissions très faibles
Interrogé sur la radio tunisienne Mosaïque FM, Slim Chaker a estimé que grâce à la garantie américaine, l’eurobond de la Tunisie pourrait être émis « à un taux de 2 % ou moins, au lieu de 6 % ou 7 % si nous étions sortis seuls sur le marché ».
C’est la troisième garantie de prêt accordée par les États-Unis à la Tunisie, après un accord sur 485 millions de dollars en 2012 et sur 500 millions de dollars en 2014, rappelle la note du département d’État américain.
Les précédentes garanties américaines avait permis à Tunis de réaliser ses eurobonds à des taux très faibles : 1,686 % en 2012 et 2,452 % en 2014.
« La garantie de prêt souligne le caractère durable de l’engagement des États-Unis envers la population de la Tunisie et sa transition démocratique. Il vise à soutenir la Tunisie dans la poursuite de réformes économiques importantes qui fourniront les bases de la croissance et de la prospérité, tout en favorisant sa capacité à accéder aux marchés mondiaux de capitaux », souligne le communiqué du gouvernement américain, qui rappelle qu’outre les garanties de prêts, les États-Unis ont accordé plus de 750 millions de dollars d’aide à la Tunisie depuis 2011.
Financer le budget
La Tunisie se relève d’une année 2015 particulière éprouvante, marquée par plusieurs attaques terroristes, qui ont paralysé son industrie touristique et durement affecté l’économie. Prévue initialement aux alentours de +3 %, la croissance du PIB n’a été que de +0,5 %. En 2016, elle pourrait rebondir à +2,5 %, selon les économistes de la Banque africaine de développement.
Outre l’emprunt de 500 millions de dollars, la Tunisie pourrait également émettre un emprunt international en euros, qui devrait, en partie, servir à financier le budget 2016 du pays. Fixé à 29,25 milliards de dinars (12,8 milliards d’euros), il prévoit un déficit de 3,664 milliards de dinars (1,6 milliard d’euros).
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