Football : pourquoi le futur sélectionneur des Fennecs ne sera probablement pas algérien

Après le départ de Christian Gourcuff début avril, l’Algérie cherche un nouveau sélectionneur. Lequel viendra de l’extérieur, une politique parfaitement assumée par la Fédération algérienne de football (FAF), guère encline à se tourner vers des locaux.

Des supporters algériens lors de la CAN en février 2015 en Guinée équatoriale. © Sunday Alamba / AP / Sipa

Des supporters algériens lors de la CAN en février 2015 en Guinée équatoriale. © Sunday Alamba / AP / Sipa

Alexis Billebault

Publié le 7 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Il y a bien un Algérien à la tête de la sélection nationale depuis que Christian Gourcuff, mal à l’aise dans son costume de sélectionneur, a préféré regagner son domicile des environs de Lorient pour préparer son retour en Ligue 1, à Rennes. Mais Nabil Neghez, son adjoint, sait que sa mission s’est arrêtée le 2 juin aux Seychelles, où les Fennecs ont décroché leur qualification grâce à un facile succès (2-0).

Le prochain patron technique du dernier huitième de finaliste de la Coupe du Monde 2014 (1-2 face à l’Allemagne) sera étranger, comme Gourcuff et Vahid Halilhodzic (2001-2014) avant lui. Si depuis l’indépendance, obtenue en 1962, l’Algérie a majoritairement été entraînée par des locaux, « aujourd’hui, les choses ont changé, intervient Jean-Michel Cavalli. La fédération peut proposer des salaires élevés (Halilhodzic et Gourcuff touchaient autour de 65 000 euros, NDLR). Cela lui permet de cibler des techniciens réputés. Quand j’ai été nommé en mai 2006, ce n’était pas comparable ».

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« À l’époque, poursuit Cavalli, l’Algérie avait du mal à trouver et se tournait soit vers des locaux, soit vers des techniciens moins expérimentés comme moi, nettement moins bien payés (autour de 10 000 euros). Désormais, la fédération reçoit beaucoup de CV. » Rabah Saâdane, avant-dernier algérien à avoir entraîné les Fennecs (2007-septembre 2010) avant l’intermède Abdelhak Benchikha (septembre 2010-juin 2011) n’est pas étonné par la politique insufflée par Mohamed Raouraoua.

Aussi une question d’image 

« Comme l’Algérie a des moyens et des résultats, c’est aussi une question d’image : faire venir un étranger expérimenté et renommé, c’est un plus. Il sera moins soumis à la pression populaire et médiatique, par rapport à un local qui va vivre tout le temps en Algérie », explique le Cheikh. « Les joueurs qui composent la sélection sont très majoritairement des bi-nationaux, nés et formés en France. Ils préfèrent donc un coach aux compétences plus affirmées à leurs yeux. »

Cela signifie-t-il qu’aucun technicien algérien n’a les compétences pour diriger une des meilleures sélections du continent africain ?  Miloud Hamdi (44 ans), né en France et qui vient de conduire l’USMA au titre de champion et Kheïreddine Madoui (38 ans), vainqueur de la Ligue des Champions 2014 avec Sétif (il entraîne Al-Wahda en Arabie Saoudite, NDLR) sont considérés comme trop jeunes et pas assez expérimentés au plus haut niveau fédéral.

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Une tête de gondole qui fasse parler de l’équipe

« C’est aussi une question de compétences. En Europe, il n’y a pas d’Algérien à exercer dans un grand club. Noureddine Kourichi (ancien international et adjoint d’Halilhodzic, NDLR), connaît bien le pays et les joueurs, mais il entraîne une équipe de CFA (Poissy) », intervient un agent. « Raouraoua veut un nom, un entraîneur avec un CV. Une tête de gondole, qui fasse parler de l’équipe. »

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Kourichi, justement, rappelle « que l’Algérie a disputé les Coupes du monde 1982 (Khalef), 1986 et 2010 (Saâdane) avec des sélectionneurs algériens et a remporté la CAN 1990 avec Kermali. Mais plus elle sera compétitive, plus elle aura des moyens et se tournera vers des étrangers. Comme il y a des résultats, cela donne raison à Raouraoua. » Pourtant pour Saâdane, il en va de même pour les sélectionneurs que pour les joueurs : « il y a des techniciens de bon niveau en Algérie ».

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