Afrique subsaharienne : la Banque mondiale réduit drastiquement sa prévision de croissance en 2016

L’institution financière internationale table désormais sur une croissance moyenne de +2,5 % en Afrique subsaharienne en 2016, contre +4,2 % espérés en janvier et +3,3 % annoncés en avril dernier. En cause : une baisse de l’activité mondiale et un durcissement des conditions de financement. En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la prévision est également sensiblement baissée à +2,9 %.

Vue du siège de la Banque mondiale à Washington. © Reuters

Vue du siège de la Banque mondiale à Washington. © Reuters

Publié le 8 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

La Banque mondiale a encore revu à la baisse ses prévisions de croissance en Afrique subsaharienne. À l’occasion de la mise à jour de juin du rapport sur les Perspectives économiques mondiales, les économistes de la Banque mondiale ont abaissé à 2,5 % leurs prévisions de croissance des pays de la région.

En janvier, ils pariaient sur un rebond de la croissance de l’Afrique subsaharienne à +4,2 %. En avril, ils misaient encore sur +3,3 %. Selon les nouveaux chiffres publiés le mardi 7 juin, l’Afrique subsaharienne devrait voir sa croissance reculer cette année, après une hausse de +3 % en 2015.

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Ce recul de la croissance est dû, selon la Banque mondiale, à « trois facteurs : la faiblesse persistante des prix des produits de base, une activité économique mondiale qui sera sans doute anémique et le durcissement de la conjoncture financière ».

La prévision de croissance mondiale a elle été ramenée de +2,9 % à +2,4 % en 2016. En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la rétrogradation est assez forte puisque la perspective de croissance tombe à +2,9 %, contre 5,1 % espérés en janvier.

Les pays exportateurs de pétrole particulièrement touchés

« Le ralentissement est particulièrement prononcé dans les pays exportateurs de pétrole », écrit la Banque mondiale. Ainsi du Nigéria dont la prévision de croissance est revue à +0,8 %, alors que la Banque mondiale tablait encore sur +4,6 % en début d’année. Même motif même sanction en Angola (de +3,3 % à +0,9 %), au Gabon (de +5,1 % à +3,9 %).

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Une baisse qui n’est pas circonscrite aux seuls hydrocarbures et « se fait sentir aussi dans les pays exportateurs de minerais non énergétiques », à commencer par l’Afrique du Sud, dont la perspective de croissance tombe à +0,6 %, contre +1,4 % attendus en janvier. La pression sur ces pays pourrait encore s’accroître à l’aune du ralentissement chinois (+6,7 % en 2016, contre +6,9 % en 2015).

Crainte du renchérissement des produits alimentaires

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Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne mieux diversifiés subissent moins l’impact du recul des cours du brut, dont la Banque mondiale s’attend à ce qu’ils demeurent autour de 41 dollars en moyenne cette année. « Certains pays importateurs de pétrole (l’Éthiopie, le Rwanda, la Tanzanie et les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine) ont toutefois enregistré une forte croissance ».

Dans les pays africains importateurs de pétrole, « le recul de l’inflation devrait stimuler la consommation des ménages », si elle n’est pas grevée par « le renchérissement des produits alimentaires du fait de la sécheresse, le niveau élevé du chômage et la dépréciation des monnaies », estiment les économistes de la Banque mondiale.

L’intégralité des prévisions de croissance de la Banque mondiale en Afrique subsaharienne en juin 2016

Prévisions de croissance en Afrique subsaharienne, selon la Banque mondiale, juin 2016. © Banque mondiale

Prévisions de croissance en Afrique subsaharienne, selon la Banque mondiale, juin 2016. © Banque mondiale

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