RD Congo : à Bruxelles, l’opposition tente de surmonter ses divisions

Les leaders de l’oppositions congolaise ont commencé à se réunir à Genval, dans la banlieue de Bruxelles, ce mercredi. Mais le début de leur « conclave », qui doit se réunir autour d’Étienne Tshisekedi, a été repoussé de plusieurs heures pour tenter d’aplanir les dernières divergences.

De droite à gauche, les leaders de l’opposition Raphaël Katebe, Etienne Tshisekedi et Gabriel Kyungu réunis à Bruxelles en préambule du « Conclave », début juin 2016. © Twitter / @RdcVision

De droite à gauche, les leaders de l’opposition Raphaël Katebe, Etienne Tshisekedi et Gabriel Kyungu réunis à Bruxelles en préambule du « Conclave », début juin 2016. © Twitter / @RdcVision

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 8 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

« Nous réunir tous, c’est déjà beaucoup ». Au château du lac de Genval, dans la banlieue de Bruxelles, les leaders de l’opposition affichent leur sourire, en ce matin du mercredi 8 juin, malgré des incertitudes subsistantes.

À partir de 17 heures et jusqu’au lendemain, les leaders de l’opposition congolaise doivent se réunir pour un « conclave » autour d’Étienne Tshisekedi, le chef de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Le vieux leader (83 ans) fera en principe l’une de ses rares apparitions publiques à cette occasion. Mais le lancement de la conférence par ses soins a été repoussé de sept heures par rapport à l’horaire initial. Dans l’intervalle, une quinzaine de représentants des différentes tendances de l’opposition ont prévu de se réunir pour tenter d’aplanir les divergences les plus importantes qui subsistent.

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Le rassemblement de l’opposition n’a rien de naturel. Outre l’UDPS, la formation historique de l’opposition, on trouve à Bruxelles des partis qui ont rompu plus récemment avec la majorité présidentielle. C’est notamment le cas des partis du « G7 », proches de l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi. Dans une moindre mesure, c’est aussi le cas de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, qui a rompu avec le président Joseph Kabila en 2009. Un badge attendait ce dernier à l’entrée du château ce mercredi matin. Mais la présence de l’ancien président de l’Assemblée nationale demeurait très incertaine.

Quelle structure unitaire ?

Entre les différentes composantes de l’opposition, la méfiance règne encore. L’un des freins à leur union est leur traditionnelle querelle de leadership. Cette fois, les partis présents devraient se ranger derrière Étienne Tshisekedi, qui a convoqué ces pourparlers. Mais le statut exact de celui-ci (coordonnateur ? autorité morale ?…) ainsi que la nature de la structure qui doit naître restaient à trancher ce mercredi matin.

Il faudra aussi que les conférenciers parviennent à s’entendre sur une stratégie commune pour obtenir le départ du président Joseph Kabila. Son ultime mandat constitutionnel se termine officiellement en décembre prochain. Mais la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a affirmé qu’elle ne serait pas prête à temps pour organiser la présidentielle. Par ailleurs, la Cour constitutionnelle a rendu un arrêt ouvrant la voie au maintien du président au-delà du terme de son mandat.

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Les dernières manifestations organisées en RD Congo contre le maintien de Kabila au pouvoir ont été interdites, réprimées, ou ont réuni relativement peu de monde là où elles étaient autorisées, comme dans la capitale, Kinshasa. Mais à Bruxelles, l’opposition espère bien que son union pourra faire basculer le rapport de force en sa faveur.

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