Migration : l’UE propose de conditionner son aide au développement à la coopération des États

La Commission européenne a présenté mardi, devant le Parlement, un « nouveau cadre de partenariat sur la migration ». Le plan prévoit jusqu’à huit milliards d’euros d’ici 2020 — pris sur des fonds déjà existants, mais incluant un critère nouveau : la coopération des États pour freiner l’afflux de migrants vers l’UE par la Méditerranée. Le Mali, le Sénégal et le Niger font partie des premiers bénéficiaires visés.

Des migrants dans les escaliers d’un navire les ayant secourus à leur arrivée au port d’Augusta (Italie, 4 juin 2016) © Daniel Ochoa de Olza/AP/SIPA

Des migrants dans les escaliers d’un navire les ayant secourus à leur arrivée au port d’Augusta (Italie, 4 juin 2016) © Daniel Ochoa de Olza/AP/SIPA

Publié le 8 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

« Nous proposons de nouveaux partenariats, en commençant avec un premier groupe de pays », a déclaré Frans Timmermans, le vice-président de la Commission européenne qui intervenait devant le Parlement mardi, en amont d’un sommet des États membres de l’UE prévu les 28 et 29 juin à Bruxelles. Il reviendra à ces derniers d’entériner l’application de ces propositions.

L’objectif de ce nouveau mode d’allocation des aides européennes est de s’attaquer aux « causes profondes » des migrations, a indiqué Frans Timmermans.

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Il s’agit aussi d’obtenir des pays africains, comme cela a été fait avec la Turquie, qu’ils luttent davantage contre les passeurs et acceptent beaucoup plus de « réadmissions » de leurs ressortissants.

Mali, Sénégal et Niger parmi les premiers pays visés

Parmi les premiers pays bénéficiaires de ce nouveau plan d’investissement, Frans Timmermans a mentionné l’Éthiopie, le Niger, le Nigéria, le Mali et le Sénégal. Les détails des investissements seront apportés à l’automne, a-t-il également été précisé.

Moins de 40% des migrants irréguliers ayant reçu dans l’UE l’injonction de retourner dans leur pays le font effectivement, selon des chiffres datant de 2014, en partie en raison d’un manque de coopération et de moyens des pays d’origine.

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L’ambition de ce nouveau plan était déjà au cœur du sommet de La Valette, qui avait réuni en novembre à Malte des dirigeants des deux continents. La Commission avait alors mis sur la table un fond de 1,8 milliard d’euros, que les États membres étaient censés doubler, ce qui est encore loin d’être le cas.

La route africaine au centre de l’attention

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Depuis, la route maritime depuis l’Afrique est redevenue la principale inquiétude des Européens. Le mois d’avril dernier a ainsi marqué un tournant avec pour la première fois depuis juin 2015, davantage de migrants arrivés par la mer en Italie qu’en Grèce.

Contrairement aux migrants passant par la Turquie – des Syriens fuyant la guerre pour la plupart –, les près de 50 000 migrants arrivés en Italie entre janvier et fin mai relèvent pour la plupart aux yeux des Européens du statut de migrants économiques, des personnes qui sont donc à renvoyer.

Pour ne pas donner l’image d’une Europe forteresse, la Commission doit également proposer une réforme du système européen de migration légale, avec l’espoir d’attirer davantage une main d’œuvre hautement qualifiée, via son système dit de « carte bleue ».

Depuis 2014, plus de 10 000 migrants ont perdu la vie en Méditerranée, en tentant de rejoindre l’Europe, a rappelé mardi un porte-parole du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

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