Présidentielle au Nigeria : l’opposant Buhari s’attend à « une victoire écrasante »

L’opposant nigérian Muhammadu Buhari, considéré comme le plus sérieux rival du chef de l’Etat sortant Goodluck Jonathan à la présidentielle du 14 février, s’est dit sûr vendredi de remporter « une victoire écrasante » à ce scrutin, dans un entretien avec l’AFP.

L’opposant nigérian Muhammadu Buhari candidat à la présidentielle,le 30 janvier 2015. © AFP

L’opposant nigérian Muhammadu Buhari candidat à la présidentielle,le 30 janvier 2015. © AFP

Publié le 7 février 2015 Lecture : 3 minutes.

"Je ne vais pas perdre. (…) Je m’attends à une victoire écrasante", a déclaré M. Buhari, 72 ans, candidat du Congrès progressiste (APC, principale formation de l’opposition) à l’AFP à Abuja, la capitale fédérale.

Il a rejeté les observations de plusieurs analystes estimant que l’élection présidentielle du 14 février – organisée en même temps que des législatives et des sénatoriales – s’annonce comme le scrutin le plus serré depuis le retour à la démocratie du Nigeria en 1999 et devrait se jouer entre deux favoris parmi 14 candidats au total en lice: M. Jonathan et lui-même.

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Les analystes n’excluaient pas un second tour pour les départager. "Quelles sont leurs motivations pour dire: +La concurrence est serrée+? Sur quoi se fondent leurs spéculations? Je m’attends à une victoire écrasante", a affirmé Muhammadu Buhari, qui s’est présenté trois fois à la présidentielle depuis 16 ans, sans succès.

A la question de savoir s’il accepterait une défaite au scrutin à venir, il a dit: "Je ne vais pas perdre. Donc, je ne répondrai pas à cette question".

Il a assuré avoir été victime de fraudes électorales aux élections de 2003, 2007 et 2011, qu’il a perdues, la dernière ayant été remportée par Goodluck Jonathan, 57 ans, qui brigue un second mandat de quatre ans et est candidat du Parti démocratique populaire (PDP, au pouvoir).

M. Buhari, qui a dirigé le Nigeria d’une main de fer entre 1983 et 1985 à la tête d’une junte militaire, pourrait profiter du ralliement de mécontents du régime de M. Jonathan, accusé par ses opposants d’incurie dans la gestion des attaques du groupe islamiste armé Boko Haram, des scandales de corruption et les difficultés économiques durant sa présidence, d’après les analystes.

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De mêmes sources, Goodluck Jonathan demeure cependant favori et bénéficie toujours d’appuis et fonds pouvant lui assurer une réélection. Durant leur campagne, les partisans du président Jonathan, un Ijaw chrétien issu de la région de Bayelsa (sud), ont dépeint Muhammadu Buhari, un Fulani musulman originaire de Katsina (nord), comme un islamiste extrémiste. De leur coté, les partisans de M. Buhari mettent de leur côté en avant la réputation d’incorruptible qu’il s’est forgée en menant une guerre musclée contre la délinquance, "l’indiscipline", durant ses 20 mois (entre 1983 et 1985) à la tête du Nigeria.

‘Chaque Nigérian se sent inquiet’

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Muhammadu Buhari a estimé que son pays, le plus peuplé d’Afrique avec 173 millions d’habitants, était prêt pour un changement de régime.

"J’ai visité 34 Etats jusqu’à présent. Dans chacun de ces Etats, il y a trois choses constantes, qui sont des questions fondamentales dans le pays: l’insécurité, la destruction de l’économie et la corruption. Chaque Nigérian se sent inquiet", a affirmé cet ancien général, père de huit enfants selon sa biographie officielle.

M. Buhari a soutenu qu’une fois qu’il sera élu, l’administration donnera aux organes chargés de faire appliquer la loi les moyens leur permettant d’être "plus efficaces". "La première chose que nous ferons est de nous assurer d’une utilisation efficace des ressources. Si des fonds sont votés pour l’achat de matériel et pour la formation, cet argent sera utilisé pour l’achat de matériel et pour la formation", a-t-il promis.

Il a estimé qu’il faut "tracer une ligne" claire pour la lutte contre la corruption, mais a jugé que mener des enquêtes sur chaque allégation de corruption serait un obstacle au progrès du pays. "A partir du jour où nous serons au pouvoir, toute personne (membre de cette administration) qui commettra un abus de confiance devra rendre des comptes", a martelé le candidat.

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