Kenya : l’opposition dénonce l’instauration d’un « état d’urgence »

L’opposition kényane a qualifié mercredi d’« état d’urgence » l’interdiction par le gouvernement de toute « manifestation non autorisée » après de nombreux affrontements meurtriers entre policiers et manifestants dans l’ouest du pays.

Manifestation d’opposition le 6 juin 2016 à Kisumu, au Kenya. © AFP

Manifestation d’opposition le 6 juin 2016 à Kisumu, au Kenya. © AFP

Publié le 9 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Lundi 6 juin, deux personnes avaient été tuées par balle lors de la dispersion d’une manifestation à Kisumu et, le 23 mai, trois manifestants avaient été tués dans l’ouest : deux abattus par les forces anti-émeute à Siaya, le troisième décédé après avoir chuté en fuyant les gaz lacrymogènes à Kisumu.

« Afin d’éviter d’autres violences, la destruction de propriétés et la perte de vies, le gouvernement interdit à partir d’aujourd’hui toute manifestation non autorisée dans le pays », avait annoncé mardi 7 juin le ministre de l’Intérieur, Joseph Nkaissery, évoquant les manifestations de l’opposition.

Dans les faits, le président Kenyatta a décrété l’état d’urgence au Kenya

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Cette dernière a qualifié d’ « inconstitutionnelle » et d’ « illégale » cette décision, soutenant qu’elle continuerait à manifester contre la commission électorale (IEBC), qu’elle juge favorable au camp du président Uhuru Kenyatta en vue des élections d’août 2017, et qu’elle contesterait l’interdiction devant la Cour suprême.

« Dans les faits, le président Kenyatta a décrété l’état d’urgence au Kenya », a accusé l’opposition dans un communiqué, rappelant que la Haute Cour kényane avait demandé lundi 6 juin à la police de respecter le droit des opposants à manifester, tout en garantissant l’ordre public.

Vers une commission mixte pour statuer sur l’IEBC ?

Uhuru Kenyatta a proposé mercredi 8 juin la création d’une commission parlementaire mixte, composée à parts égales de membres des deux camps, afin de résoudre le différend sur l’IEBC. Une annonce qui a été qualifiée de « bienvenue » par le leader de l’opposition Raila Odinga, qui ne s’est toutefois pas prononcé définitivement.

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Uhuru Kenyatta et Raila Odinga s’étaient déjà mis d’accord le 1er juin sur la formation d’une telle commission. La présidence n’avait toutefois jamais confirmé officiellement cet accord. L’opposition s’était empressée de choisir cinq représentants mais, face à l’absence de réaction de la coalition gouvernementale, avait fini par exprimer mardi son « manque de confiance dans la voie parlementaire » pour réformer l’IEBC.

La coalition d’opposition réclament la dissolution de l’actuelle IEBC, qui avait organisé la présidentielle de 2013 remportée par Uhuru Kenyatta et contestée par Raila Odinga.

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