Mali : Ban Ki-moon propose de renforcer le mandat et les effectifs de la Minusma

Ban Ki-moon a diffusé fin mai son rapport de situation sur la Minusma, proposant plusieurs ajustements de son mandat. Alors qu’un climat de grave insécurité règne dans le nord et le centre du Mali, le secrétaire général de l’ONU met l’accent sur sa volonté de faire appliquer l’accord de paix d’Alger avec des moyens supplémentaires.

Ban Ki-Moon au sommet international de l’humanitaire à Istanbul (Turquie, 23/05/16) © AP/SIPA

Ban Ki-Moon au sommet international de l’humanitaire à Istanbul (Turquie, 23/05/16) © AP/SIPA

Publié le 10 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Distribué le 31 mai à l’ONU, le rapport de Ban Ki-moon sur la situation au Mali sera soumis le 16 juin prochain au Conseil de sécurité, lequel devra se prononcer sur la prolongation du mandat de la Minusma avant le 30 juin, date de l’expiration du mandat actuel de la mission. Le document est porteur de nombreuses recommandations quant aux ajustements nécessaires à la mission de l’ONU dans le pays.

  • Renforcement des effectifs militaires et policiers

Pour que la Minusma soit en mesure de remplir efficacement son mandat, Ban Ki-moon propose de renforcer militairement la mission, alors que les attaques terroristes sont « de plus en plus complexes et sophistiquées, combinant des dispositifs explosifs placés en bord de route et des embuscades. »

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« Je recommande au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la Minusma pour une durée d’un an, soit jusqu’au 30 juin 2017, et de doter la Mission d’un effectif total autorisé de 13 289 soldats (contre 10 641 précédemment) et 1 920 agents de police (contre 1 109) », explique le secrétaire général, qui propose également de rendre moins stricte les règles d’engagement au combat des soldats de la paix, cibles d’attaques régulières.

« Il faudrait envisager de revoir le mandat de la Mission, en particulier pour confirmer qu’elle est autorisée à prendre toutes les mesures nécessaires, à l’intérieur de ses zones de déploiement et en fonction de ses moyens,  afin de faire en sorte que ses zones d’opérations ne soient pas utilisées pour perpétrer des actes d’hostilité de quelque nature que ce soit ».

  • Force d’intervention rapide pour « neutraliser » l’ennemi

Le secrétaire général des Nations unies recommande également le rattachement à la Minusma de la force d’intervention rapide de l’ONU, un contingent dont la mission serait de « neutraliser » l’ennemi, et non uniquement de protéger les populations locales et de désarmer les combattants comme le font les Casques bleus jusqu’ici.

Cette force de 650 éléments est actuellement déployée dans l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), jusqu’en mars 2017 . « Sur la base d’une évaluation des menaces existantes », Ban Ki-moon suggère donc de la transférer à la Minusma dès son retrait de Côte d’Ivoire.

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« La mobilité étant ce qui fait l’efficacité de cette force, il est proposé de transférer également de l’Onuci, l’unité aérienne de 85 personnes qui la soutient actuellement », ajoute-t-il. « Des consultations avec les pays contributeurs de troupes de cette force sont en cours au sujet de ce transfert », précise le secrétaire général, dans l’attente d’une décision du Conseil de sécurité.

  • Déplacement de la principale base logistique de Bamako à Gao

Ban Ki-moon souhaite transférer la principale base logistique de la Minusma à Gao. « Afin de simplifier encore plus la chaîne d’approvisionnement et de permettre de transporter des biens vers les secteurs du nord et de l’ouest du pays de manière plus efficace et rationnelle, il est recommandé de déplacer la plateforme d’éclatement logistique principale de Bamako à Gao et d’emprunter un second itinéraire passant par le Bénin et le Niger, lequel serait nettement plus court que l’itinéraire suivi actuellement pour acheminer des marchandises de Dakar à Gao et à Kidal », explique le secrétaire général.

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