Côte d’Ivoire – Renard : « Le collectif prime sur tout. Si tu intègres ça, tout est possible ! »
Depuis le retour de la délégation ivoirienne à Abidjan lundi, les Éléphants répondent aux multiples invitations officielles afin de fêter le second titre de champion d’Afrique de leur histoire (0-0, 9-8 aux t.a.b. face au Ghana). Hervé Renard, le sélectionneur national, revient sur la folle épopée des Ivoiriens.
Jeune Afrique : l’accueil de la population ivoirienne doit vous renvoyer à des souvenirs pas très anciens…
Hervé Renard : Oui, cela me rappelle la ferveur du peuple zambien après notre succès lors de la CAN 2012. Depuis notre retour à Abidjan, nous avons droit à un accueil extraordinaire. J’avais dit aux joueurs que pour eux, que pour leurs compatriotes, gagner une CAN était quelque chose de fantastique. Que c’était une émotion à vivre et qu’elle valait bien de faire des sacrifices.
Cette année, la Côte d’Ivoire n’étant pas le grand favori. Cela a-t-il mis un peu moins de pression sur vos joueurs ?
Non, car la pression, nous nous l’étions mise nous-mêmes. Quand on joue pour un grand pays comme la Côte d’Ivoire, on se doit de la supporter. À partir du moment où je suis arrivé dans ce pays, en août dernier, j’avais un objectif : qualifier la Côte d’Ivoire à la CAN, et essayer de la gagner. Je suis quelqu’un d’ambitieux, et quand je signe quelque part, c’est pour avoir des résultats. Évidemment, nous n’étions sûrs de rien, car on avait renouvelé une partie de l’équipe avec mon staff, mais nous avons tout mis en œuvre pour aller au bout.
>> Voir la vidéo : les 10 plus beaux buts de la CAN 2015
Dirige-t-on les stars ivoiriennes comme les internationaux zambiens ?
Quand j’ai vu les joueurs, je leur ai dit certaines choses qu’ils n’avaient peut-être pas envie d’entendre.
On doit adapter son discours en fonction de chacun, de son expérience. J’ai beaucoup appris de Claude Le Roy, dont j’étais l’adjoint au Ghana notamment. On ne parle pas de la même façon à Yaya Touré qu’à un joueur qui n’a pas son vécu, son aura. Mais pour avancer, pour faire passer un message, il faut aussi dire certaines choses.
Et vous n’avez pas hésité à le faire…
Vous me connaissez très bien, vous savez comment je fonctionne. J’étais parfaitement conscient de la qualité individuelle de cette équipe. Mais pour gagner, même si le talent est indispensable, il faut un vrai esprit collectif. Alors, quand j’ai vu les joueurs, je leur ai dit certaines choses qu’ils n’avaient peut-être pas envie d’entendre. Qu’il fallait avoir à l’esprit que le collectif prime sur tout. Si tu intègres cela, tout est possible !
Il n’ya eu aucun problème de comportement lors de la CAN ?
Aucun. La preuve, on a fini à 23 alors qu’en 2012, j’avais viré un joueur zambien pour cause d’indiscipline ! Certains n’étaient peut-être pas satisfaits de ne pas jouer, et c’est normal, mais aucun n’a posé de problème. Prenez Copa Barry : deux jours avant la finale, alors qu’il n’a pas joué un match, je vais lui dire que son comportement est exemplaire, qu’il apporte beaucoup au groupe. Et le jour de la finale, parce que Gbohouo se blesse, il est titulaire et fait le match qu’on sait…
Depuis la victoire à Bata, il y a des spéculations autour de votre personne. Allez-vous rester le sélectionneur des Eléphants ?
J’ai un contrat jusqu’au 31 juillet 2016. On doit se voir prochainement avec le président Diallo pour faire le planning des prochaines semaines, et notamment les matches amicaux de mars. Vous savez que je suis ambitieux, que j’ai envie de disputer une Coupe du monde ou de jouer la Ligue des Champions. Ce qui me guide, c’est la passion. Pour l’instant, j’ai juste envie de savourer cette CAN.
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