RD Congo : après le conclave de l’opposition, le camp Kabila dénonce un « coup d’État en gestation »

Au lendemain du conclave de l’opposition congolaise organisé à Bruxelles, la Majorité présidentielle (MP), coalition au pouvoir en RDC, a rejeté vendredi les résolutions de ce forum, les qualifiant de « tentative de coup d’État institutionnel ».

Joseph Kabila, le président de la RDC, le 14 octobre 2012 à Kinshasa. © Baudouin Mouanda/J.A.

Joseph Kabila, le président de la RDC, le 14 octobre 2012 à Kinshasa. © Baudouin Mouanda/J.A.

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Publié le 10 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Les perspectives d’un dialogue politique inclusif s’éloignent de plus en plus en RD Congo. À la place, un bras de fer s’installe chaque jour davantage entre l’opposition et le pouvoir. Dernière illustration en date : moins de 24 heures après la clôture à Bruxelles du forum des « forces politiques et sociales acquises au changement » autour de l’opposant congolais historique Étienne Tshisekedi, la Majorité présidentielle (MP) a, dans une déclaration lue devant la presse le 10 juin à Kinshasa, « [rejeté] toutes les résolutions adoptées par ce conclave, les qualifiant de « coup d’État institutionnel en gestation ».

Réunis à Bruxelles, l’opposition congolaise a notamment « [pris] acte de la fin du deuxième et dernier mandat de M. Joseph Kabila Kabange le 19 décembre 2016 [date de la fin constitutionnelle du second mandat du président sortant, ndrl] à minuit et [salué] son départ du pouvoir le 20 décembre 2016 minuit ».

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Conclave de Bruxelles, un « complot contre la nation », selon la majorité

« La MP regrette qu’une partie de l’opposition congolaise, 56 ans après l’indépendance, recourt aux mêmes méthodes et aux mêmes pratiques des années 1960 et 1990 qui ont semé le chaos, mis à mal le processus démocratique et sapé le tissu économique » de la RD Congo, a alors déploré Aubin Minaku, président de la coalition au pouvoir. Et d’appeler le facilitateur Edem Kodjo à « poursuivre l’action entreprise en vue de la mise en place du comité préparatoire et de l’ouverture du dialogue proprement dit ». Des pourparlers rejetés la veille par le conclave des partis d’opposition qui ont mis en place un « rassemblement » anti-Kabila.

Une démarche considérée par la MP comme un « complot contre la nation », une « approche insurrectionnelle tendant au renversement des institutions démocratiquement élues », a ajouté Aubin Minaku qui est également président de l’Assemblée nationale.

Vers un référendum sur le maintien de Kabila ? 

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La coalition au pouvoir a par ailleurs encouragé la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à « poursuivre ses efforts de doter le pays d’un fichier électoral transparent, fiable et inclusif », soulignant son attachement au « respect de l’ordre institutionnel installé de façon démocratique conformément à la Constitution ainsi qu’à la souveraineté du peuple congolais ». Ce qui laisse transparaître l’idée de l’organisation du référendum sur le maintien du président Joseph Kabila. Une hypothèse que n’écarte plus certains ténors de la MP.

Dans ces conditions, huit mois après la convocation du dialogue politique par le chef de l’État, sa tenue effective paraît plus que jamais hypothétique.

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