Afrique du Sud : Oscar Pistorius doit être fixé sur sa peine cette semaine
Oscar Pistorius devrait savoir cette semaine combien d’années de prison il devra purger pour le meurtre de sa petite amie, à l’issue d’une audience cruciale et définitive qui s’ouvre ce lundi à Pretoria.
Reconnu coupable du meurtre de la jeune top-model Reeva Steenkamp dans la nuit de la Saint-Valentin 2013, le champion paralympique sud-africain risque en théorie une peine de quinze ans de prison minimum.
Pistorius montrera-t-il des remords ?
Les juristes s’attendent à ce qu’il prenne la parole pour exprimer des remords : « Le repentir est un facteur très important dans la détermination de la peine », explique le pénaliste Martin Hood. « Si quelqu’un demande pardon et exprime du remord, c’est un facteur très fort en sa faveur ».
Selon le journal britannique Sunday Telegraph, le père de la victime, Barry Steenkamp, pourrait de son côté demander à prendre la parole pour réclamer une peine sévère. Ce serait la première fois, depuis la nuit du meurtre, qu’un parent de la victime viendrait à la barre du tribunal.
Homicide volontaire
En première instance, l’athlète amputé des deux jambes avait été condamné à cinq ans de prison pour « homicide involontaire ». Dans la foulée, le parquet avait fait appel et obtenu que les faits soient requalifiés en meurtre. Pour l’accusation, il ne faisait en effet aucun doute qu’Oscar Pistorius a cherché à tuer en tirant quatre balles de gros calibre à hauteur d’homme dans la porte de l’étroit cabinet de toilette où se trouvait sa victime.
Que Pistorius affirme qu’il ne visait pas Reeva, mais croyait tirer sur un cambrioleur introduit en pleine nuit dans sa propriété ne change rien à l’affaire, selon le procureur. En ouvrant le feu, il avait clairement conscience qu’il pouvait tirer sur un être humain.
Huit à douze ans ?
Au terme de sa première condamnation, l’ex-sportif de 29 ans a déjà purgé un an de prison ferme, avant d’être placé aux arrêts domiciliaires, comme le permet la loi sud-africaine. Il ne pouvait quitter son domicile qu’à heures fixes, et ne pouvait s’en éloigner de plus de 20 km sans autorisation.
En cas de condamnation pour meurtre, il devra cette fois effectuer au minimum deux tiers de sa peine avant de pouvoir faire une demande de libération conditionnelle. Compte-tenu de son handicap, les juristes misent sur une peine de huit à douze ans de prison.
Le parquet, de son côté, voudrait une application stricte du code pénal : « Lorsque le meurtre n’est pas prémédité et qu’il s’agit d’une première condamnation, la loi prévoit un minimum de 15 ans », explique un représentant du parquet, Luvuyo Mfaku. Verdict dans la semaine.
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