Afrique du Sud : pourquoi Oscar Pistorius ne témoignera pas
Condamné pour le meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp, l’ancien athlète para-olympique sud-africain se trouverait dans un état de santé trop grave pour témoigner devant la Haute Cour de Pretoria, selon le psychologue Jonathan Scholtz. Il devrait être fixé sur sa peine d’ici la fin de la semaine.
« Il n’est pas capable de témoigner », a déclaré le psychologue. Jonathan Scholtz dès le début de l’audience, devant la Haute Cour de Pretoria. Appelé par la défense à témoigner en premier, le Pr. Scholtz a lourdement insisté sur l’état de dépression et d’anxiété dont souffrirait Oscar Pistorius, qu’il a pu interroger durant huit heures. C’est un homme « brisé », « son état de santé est grave » et requiert « l’hospitalisation », ajoute le psychologue.
Un argument balayé par le procureur
Un argument aussitôt balayé par le procureur principal, Gerrie Nel, qui dénonce le fait qu’Oscar Pistorius accepte de témoigner à la télévision mais refuse de donner sa version devant la justice. « Vous dites qu’il ne peut témoigner. Mais vous saviez qu’il avait donné une interview télévisée ? », a-t-il interrogé. Le magistrat fait ici référence à l’interview accordée il y a quelques jours par Oscar Pistorius à la chaîne de télévision anglaise ITV et qui devrait être diffusée le 24 juin prochain, selon l’AFP.
#OscarPistorius … and Nel comes straight out punching.
— Barry Bateman (@barrybateman) June 13, 2016
You said he can’t testify. But did you know he gave a TV interview? BB
Il n’exprime pas de remords. Il est seulement désolé pour lui
Sur les bancs de l’accusé, entouré de sa famille, l’ancien athlète de 29 ans, en costume sombre, se tient la tête entre les mains. L’objectif de ses avocats est d’obtenir son maintien en résidence surveillée, statut dont il bénéficie depuis sa libération anticipée prononcée en octobre 2014, après douze mois passés derrière les barreaux. Reconnu cette fois coupable de meurtre, il risque quinze ans de prison.
Pour le procureur principal, qui avait obtenu en appel la requalification des faits, Oscar Pistorius n’exprime pas de vrais remords. « Il est désolé pour lui », insiste Garrie Nel à l’encontre du Pr. Scholtz qui, ce lundi, est le seul témoin a avoir été entendu par la cour. « Il prend ses responsabilités. Il a tué quelqu’un sans savoir que c’était Reeva », a simplement répondu le psychologue qui n’a pas discuté de « l’incident » avec lui.
Le père de la victime pourrait témoigner
Afin de réclamer une peine sévère, le père de la victime, Barry Steenkamp, pourrait témoigner au deuxième procès, selon le Sunday Telegraph. Absent au premier, qu’il a regardé depuis son poste de télévision en raison de son faible état de santé, « il a décidé qu’il devrait remercier les gens qui l’ont soutenu mais aussi dire au revoir à sa fille », indique une source citée de façon anonyme par le journal britannique dans un article publié la veille.
« Il est très fragile mais il veut le faire. S’il peut, ce serait un témoignage fort ». S’il se rend au tribunal, ce sera en effet la première fois qu’un des parents de l’ancienne mannequin s’exprimera à la barre.
Le procès a été suspendu en début d’après-midi jusqu’au lendemain matin par la juge Thokozile Masipa, qui préside l’audience. La même qui, en première instance, avait prononcé une peine de cinq ans de prison pour « homicide involontaire » à l’égard d’Oscar Pistorius en octobre 2014. Une décision qui avait déclenché de nombreuses critiques, considérée comme trop clémente. Trois jours d’audience devraient suivre durant lesquels les témoins de la défense et de l’accusation vont se succéder à la barre. Le verdict est attendu au plus tard vendredi.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Ilham Aliyev, l’autocrate qui veut « dégager » la France d’Afrique
- Carburant en Afrique : pourquoi les exportateurs mondiaux jouent des coudes pour a...
- De Yaoundé à l’Extrême-Nord : voyage sur les routes de l’impossible
- En Guinée, Mamadi Doumbouya élevé au grade de général d’armée
- Au Kenya, l’entourage très soudé de William Ruto