Homophobie : Orlando, l’attaque la plus meurtrière contre des homosexuels
Les homosexuels sont fréquemment victimes d’attaques meurtrières à travers le monde. Mais jusqu’à présent, aucune n’avait atteint l’ampleur de l’attentat d’Orlando, qui a fait 49 morts dimanche.
Jusqu’au massacre du 12 juin dans ce bar gay de Floride, l’attaque la plus grave contre les homosexuels s’était également déroulée aux États-Unis, il y a plus de quarante ans. Le 24 juin 1973, un incendie criminel contre un bar gay de la Nouvelle-Orléans avait fait 32 morts, dans une relative indifférence.
Retour sur les dernières attaques meurtrières visant les homosexuels, souvent commises lors de Gay Pride ou, comme ce fut le cas à Orlando, dans des bars gay.
30 juillet 2015 : Jérusalem
Un juif ultra-orthodoxe, Yishaï Shlissel, se rue sur le défilé d’une Gay Pride, blessant six personnes à coups de couteau, dont Shira Banki, 16 ans. La jeune fille succombe peu après à ses blessures.
L’assaillant n’était pas un inconnu : il avait déjà blessé trois personnes à la Gay pride de Jérusalem en 2005 et avait purgé dix ans de prison pour cette attaque.
1e août 2009: Tel Aviv
Un jeune homme et une adolescente sont tués par un inconnu au visage masqué ayant ouvert le feu à l’arme automatique sur un groupe de jeunes à l’intérieur d’un centre d’aide psychologique pour homosexuels, situé en plein centre-ville de Tel Aviv.
Une douzaine de personnes sont également blessées, dont trois grièvement.
22 septembre 2000: Roanoke (États-Unis)
Ronald Gay, 53 ans, se rend dans un bar homosexuel de Roanoke, en Virginie, et abat un homme. Six autres personnes sont blessées. Après son arrestation, le tueur fait part de son homophobie, expliquant qu’il supporte mal les commentaires sur son nom de famille.
Seize ans plus tard, l’un des survivants de la fusillade de Roanoke a adressé un message de soutien aux victimes et familles des victimes de la fusillade d’Orlando. « Cela aurait pu me détruire, mais ça n’a pas été le cas. Cela m’a rendu plus fort », a-t-il déclaré dimanche 12 juin au Whashington Post.
30 avril 1999: Londres
Une bombe explose à l’«Admiral Duncan », un pub de Soho fréquenté par la communauté homosexuelle de Londres. L’attentat, troisième d’une série d’attaques racistes et homophobes, fait trois morts, dont une jeune femme enceinte, et 65 blessés.
Les semaines précédentes, deux bombes avaient explosé sur un marché de Brixton, et dans le quartier de Brick Lane, faisant au total 52 blessés. L’auteur des attaques, David Copeland, un technicien de 23 ans décrit comme un néo-nazi lors de son procès, dit avoir voulu déclencher une « guerre des races » au Royaume-Uni.
Voici une vidéo de l’agence de presse Associated Press tournée à l’époque :
18 novembre 1980 : New York
Ronald Crumpley ouvre le feu devant deux bars gay de Greenwich Village, tuant deux personnes et en blessant six autres. L’homme, jugé irresponsable et interné à l’issue de son procès, affirme croire que les homosexuels sont des agents du diable qui tentent de « voler son âme en le regardant ».
24 juin 1973: Nouvelle-Orléans
Un incendie criminel ravage en moins de 20 minutes l’Upstairs Lounge, un bar gay situé dans le Vieux Carré de la ville, provoquant la mort de 32 personnes, en grande majorité des hommes homosexuels, et en blessant une quinzaine d’autres.
Avant la tuerie d’Orlando, il s’agissait de l’attaque la plus meurtrière perpétrée contre la communauté LGTB. À l’époque, la tragédie n’avait rencontré que peu d’écho, aussi bien dans les médias que dans la classe politique. L’archevêque de la Nouvelle-Orléans s’était même abstenu d’offrir le soutien de l’église aux victimes.
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