Massacre d’Orlando : le récit des trois heures de terreur au Pulse
Il est 2h du matin dimanche 12 juin lorsque Omar Mateen ouvre le feu au Pulse, l’un des clubs gay les plus fréquenté de Floride. Il fera 49 victimes avant d’être abattu.
Comment Omar Mateen est entré dans le Pulse
Peu avant deux heures du matin, dimanche 12 juin, le tueur d’Orlando, Omar Mateen, gare sa voiture devant le Pulse, le club gay le plus connu de la ville. Il s’apprête à perpétrer le pire attentat que les États-Unis ont connu depuis le 11-Septembre et le massacre homophobe le plus meurtrier jamais perpétré.
Omar Mateen est un Américain d’origine afghane de 29 ans, né à New-York et décrit par son ex-femme comme violent et par son père comme homophobe. Il est armé d’un fusil d’assaut semi-automatique et d’une arme de poing. Et il connaît vraisemblablement très bien les lieux, selon plusieurs témoignages cités par le quotidien Orlando Sentinel lundi, lesquels assurent que le tireur était un habitué de la discothèque Pulse. Il s’y serait fait remarquer à plusieurs reprises par son agressivité, liée à une consommation excessive d’alcool.
Autre témoignage troublant sur le profil psychologique du tueur et sa possible homosexualité : celui d’un ancien élève de sa promotion à l’académie de police d’Indian River Community College, où il a étudié en 2006. Celui-ci a révélé au quotidien Palm Beach Post qu’Omar Mateen lui avait fait des avances. Enfin, un client régulier de Pulse a assuré au Los Angeles Times que Omar Mateen utilisait le réseau social gay Jack’d…
Toujours est-il que dès qu’il entre au Pulse, à deux heures du matin, Omar Mateen commence à tirer. Un policier, qui fait du gardiennage sur son temps libre, est en faction à la boîte de nuit ce soir-là. Il échange des coups de feu avec Mateen « près d’une des entrées » du club, selon le chef de la police de la ville John Mina.
L’arrivée des policiers
« Peu de temps après, des policiers supplémentaires arrivent. (Ils) entrent (dans le club) alors que le suspect est en train de tirer, et échangent à nouveau des coups de feu avec (lui). Ils le forcent à arrêter de tirer et à se replier dans les toilettes », où il prend quatre à cinq personnes en otage.
Il est 2h09 lorsque le Pulse diffuse alors un message sur Facebook qui enjoint ses clients à « sortir et à courir ». À l’intérieur, Christopher Hanson pense d’abord que les coups forts et rythmés qu’il entend font partie de la musique de la soirée qui bat son plein.
« On ne savait pas quelle porte ouvrir »
« Jusqu’à ce qu’on entende beaucoup trop de coups. C’était comme bang, bang, bang ». « J’ai juste vu des corps tomber. J’étais au bar pour commander un verre, je suis tombé, j’ai rampé pour sortir. Les gens essayaient de sortir par derrière. Quand je suis arrivé dans la rue, il y avait du monde, du sang partout ».
« C’était le chaos », a raconté Janiel Gonzalez, également présent au Pulse. « Les gens hurlaient « Aidez-moi, Aidez-moi, je ne peux pas bouger ». Et les gens se faisaient écraser. Il n’y avait pas de panneaux lumineux de sortie dans le club donc on ne savait pas quelle porte ouvrir ou où aller ».
Tentative de négociation
Les forces de l’ordre libèrent peu après « des dizaines et des dizaines » de personnes du club.
À 2h30, le tueur appelle depuis les toilettes le numéro d’urgence 911 à deux reprises avant d’être lui-même rappelé. « Il a apellé et raccroché. Il a appelé encore et parlé brièvement au régulateur puis a raccroché. Puis le régulateur l’a rappelé à nouveau et ils ont parlé brièvement », a précisé le chef du FBI James Comey.
« Durant ses appels, il a dit qu’il faisait cela pour le chef de l’EI, qu’il a nommé et auquel il a prêté allégeance, mais il a aussi exprimé sa solidarité avec les auteurs des attentats du marathon de Boston (en 2013, NDLR) et avec un homme de Floride qui est mort dans un attentat suicide en Syrie pour le front al-Nosra, un groupe en guerre avec l’État islamique », selon le chef du FBI.
L’assaut du Swat
Les policiers négociateurs essaient alors « d’obtenir le plus d’informations possible », souligne le chef de la police de la ville John Mina. Omar Mateen se montre calme.
Jusqu’à ce qu’il évoque des « vestes explosives et des explosifs partout » et qu’il tienne des propos faisant craindre au chef de la police un nouveau massacre. À 5h, le responsable policier prend alors la décision « difficile » de faire intervenir huit à neuf policiers d’élite du Swat (Special Weapons and Tactics).
Les troupes du Swat procèdent alors à une « explosion contrôlée » pour ouvrir une brèche dans le mur des toilettes opposées à celle du tueur, où se trouvent 15 personnes qui avaient précédemment contacté la police.
Mais l’explosion ne parvient pas à faire tomber le mur. La police utilise alors un véhicule blindé pour le défoncer sur près d’un mètre de large. Le tueur sort par ce trou avec ses armes et tire contre les policiers d’élite, qui répliquent et le tuent. L’un des policiers est touché à la tête mais, protégé par son casque, il s’en sortira indemne.
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