Le Bénin doit-il craindre la menace terroriste ?

La publication, le 11 juin, d’une note interne de l’armée béninoise alarmante a crée la confusion à Cotonou.

Une femme vend des téléphones portables dans le quartier commercial de Ganhi à Cotonou, au Bénin, le 26 février 2016. © Gwenn Dubourthoumieu pour J.A.

Une femme vend des téléphones portables dans le quartier commercial de Ganhi à Cotonou, au Bénin, le 26 février 2016. © Gwenn Dubourthoumieu pour J.A.

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Publié le 16 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Note polémique

Le 11 juin dans la soirée, une note militaire interne circulait sur les réseaux sociaux. Émanant de l’état major général des armées, envoyée à toutes les forces de défense et de sécurité (armée de terre, de l’air, forces navales, gendarmerie, police, douanes, eaux et forêts), elle appelait à « renforcer la sécurité sur les différentes zones menacées d’attaques terroristes » et à « plus de vigilance dans les fouilles aux frontières ».

La publication de cette note interne a immédiatement créé un léger vent de panique à Cotonou et fut même prise au sérieux par certains responsables officiels. Un communicant influent concède avoir renoncé à « sortir faire la fête samedi soir ». Et dans les quartiers fréquentés par les Occidentaux, les patrouilles de l’armée et de la police ont été doublées.

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Pourtant, « ce message n’a rien de confidentiel », assure une source militaire. « Ce genre de note est envoyé régulièrement depuis les attentats qui ont frappé la Côte d’Ivoire, le 13 mars. Il n’y a pas de message précis à l’heure actuelle, même si personne n’est à l’abri. » Et un proche du chef de l’État de renchérir : « Ceux qui ont fait circuler cette note ont intérêt à manipuler l’opinion ».

Menace régionale

« Après les attaques de Ouagadougou et Grand-Bassam, le Bénin était en alerte orange », confirme une source diplomatique occidentale. L’ambassade France avait conseillé à l’époque à ses ressortissants d’éviter les restaurants fréquentés par les expatriés et la plage. Les mesures prises par les autorités se sont rapidement faites plus discrètes.

Frontalier du Nigeria, où sévit Boko Haram, du Burkina Faso et du Niger, « le Bénin et son image de modèle démocratique pourrait devenir une cible potentielle pour Aqmi », précise le diplomate. « D’un autre côté, poursuit-elle, les trafics de voitures et de drogue qui transitent par le port de Cotonou enrichissent les réseaux terroristes. Ont-ils intérêt à frapper le Bénin ? »

Comme c’est le cas dans la plupart des pays de la sous-région, le Bénin est confronté à la montée de l’extrémisme religieux. C’est notamment le cas dans certaines régions du Nord où les jeunes filles en voile intégrale sont aujourd’hui plus nombreuses, où l’Arabie saoudite et le Qatar financent des madrassas (écoles coraniques), offrent des subventions à la construction de mosquées. Dans l’extrême Nord-Est, le long de la frontière avec le Nigeria, l’influence des prêcheurs nigérians se fait plus grande. Mais pour notre diplomate occidental, « s’il y a des inquiétudes, on est encore au stade de la prévention ».

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