Tchad : deux des six suspects du viol de Zouhoura se sont évadés de prison
Deux des six suspects du viol de Zahara Mahamat Yosko, dite Zouhoura, se sont échappés de la maison d’arrêt de N’Djamena lundi, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. Son témoignage en mars dernier avait provoqué une vive polémique sur l’impunité dont bénéficient les auteurs de crimes sexuels au Tchad.
Zouhoura, victime d’un viol collectif au Tchad, a brisé le silence lors d’une conférence de presse le 18 mars 2016 à Paris. © Alain Jocard/AFP
Publié le 15 juin 2016 Lecture : 1 minute.
Les deux hommes, des fils de hauts gradés de l’armée, sont parvenus à s’échapper lundi 13 juin au soir, malgré les tirs nourris des gendarmes. Si les deux fugitifs n’ont pas encore été retrouvés, une enquête est en cours et des sanctions sont d’ores et déjà tombées. « Le régisseur de la maison d’arrêt a été démis de ses fonctions mardi », affirme une source judiciaire proche du dossier.
« Quatre gendarmes qui assuraient la protection de la prison ont été interpellés et placés en garde à vue afin de déterminer le déroulé des faits », poursuit cette même source, affirmant qu’« il est trop tôt pour parler de complicité » ayant pu bénéficier aux deux prévenus, fils de dignitaires de l’armée.
Impunité
Ces deux hommes, interpellés et déférés devant la justice, sont soupçonnés d’avoir violé Zouhoura, jeune lycéenne de 16 ans. Le 8 février 2016, elle avait été victime d’un viol collectif sur le chemin du retour du lycée. Son témoignage avait bouleversé le pays et provoqué une vive polémique sur l’impunité des familles de hauts dignitaire du régime, conduisant Idriss Déby Itno à sortir de sa réserve.
« Je condamne fermement cet acte et rassure toutes les filles, toutes les mères, tous les jeunes, bref tous les Tchadiens que justice sera rendue et que plus jamais cela ne se répétera », avait-il assuré.
