Immigration : 34 personnes, dont 20 enfants, retrouvées mortes dans le désert nigérien

Trente-quatre migrants, dont 20 enfants, sont morts la semaine dernière dans le désert nigérien, en tentant de se rendre en Algérie voisine, a affirmé mercredi le ministère nigérien de l’Intérieur.

Photo prise dans le désert nigérien le 23 février 2005, entre Agadez et Arlit, à 850 km au nord de Niamey. © AFP

Photo prise dans le désert nigérien le 23 février 2005, entre Agadez et Arlit, à 850 km au nord de Niamey. © AFP

Publié le 16 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

« Trente-quatre personnes dont cinq hommes, neuf femmes et vingt enfants ont trouvé la mort dans leur tentative de traverser le désert », a indiqué le ministère nigérien de l’Intérieur dans un communiqué, mercredi 15 juin.

Les migrants « ont été abandonnés par des passeurs » au cours « de la semaine du 6 au 12 juin 2016 », poursuit le texte. Jusqu’à présent, seuls deux corps ont été « identifiés », ceux d’un Nigérian et d’une Nigérienne de 26 ans.

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Selon une source sécuritaire, citée par l’AFP, « ils sont probablement morts de soif, comme c’est souvent le cas, et ils ont été retrouvés près d’Assamaka », un poste frontalier entre le Niger et l’Algérie.

Selon l’OIM, 60% des migrants qui traversent la Libye pour rejoindre l’Europe par la Méditerranée centrale sont passés par le Niger

Une voie « périlleuse »

Dans son communiqué, le ministère nigérien a alerté les migrants au sujet des risques qu’ils prennent en tentant cette « voie périlleuse savamment entretenue par des réseaux de criminels ».

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 60% des migrants qui traversent la Libye pour rejoindre l’Europe par la Méditerranée centrale sont passés par le Niger, l’un des pivots des routes migratoires vers l’Union européenne, et en particulier vers l’Italie.

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Or, la route maritime depuis l’Afrique est redevenue la principale porte d’entrée clandestine en Europe, depuis que l’immense afflux de migrants venant de la Turquie s’est tari avec la conclusion d’un accord entre l’UE et Ankara en mars. Une route tout aussi dangereuse car, depuis 2014, plus de 10 000 migrants ont péri en Méditerranée en tentant de rejoindre les côtes européennes.

L’Algérie, destination privilégiée

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L’Algérie est devenue une destination privilégiée pour les migrants subsahariens, arrivés principalement du Mali et du Niger, supplantant la Libye en proie au chaos. Ces derniers, qui s’installaient auparavant dans la grande ville saharienne de Tamanrasset ou traversaient l’Algérie pour tenter de rallier l’Europe, sont désormais nombreux à s’établir dans les métropoles du nord du pays.

En 2015, plus de 7 000 Nigériens en situation irrégulière en Algérie, dont une moitié de femmes et d’enfants, ont été reconduits vers leur pays en vertu d’un accord entre Alger et Niamey.

Incitations (et sanctions) de l’UE envers les pays africains

La semaine dernière, la commission européenne a présenté un plan aux pays africains, mélangeant incitations positives et négatives pour freiner l’afflux de migrants par la Méditerranée.

Le plan propose de diriger 8 milliards d’euros d’aide au développement d’ici 2020 vers les pays d’origine qui acceptent d’endiguer l’afflux de candidats à la traversée.

Pour les pays refusant de coopérer, la Commission a fait planer la menace de « conséquences » sur le plan commercial. Les détails du plan, qui devra encore être approuvé par les États membres, seront exposés à l’automne.

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