RD Congo : des heurts entre soldats et rebelles démobilisés font plusieurs morts

Plusieurs personnes ont été tuées mercredi dans une base militaire dans le sud-est de la RD Congo lors d’affrontements entre militaires et anciens rebelles démobilisés, mécontents de leur sort et de leurs conditions de vie.

Des militaires congolais et des Casques bleus sur une base de l’ONU à Mavivi, dans le nord-est de la RDC, le 22 octobre 2014. © AFP

Des militaires congolais et des Casques bleus sur une base de l’ONU à Mavivi, dans le nord-est de la RDC, le 22 octobre 2014. © AFP

Publié le 16 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Les affrontements ont éclaté dans la matinée du mercredi 15 juin à l’occasion d’une manifestation non autorisée d’ex-rebelles cantonnés dans la base militaire de Kamina, dans le Haut-Lomani, dans le sud-est de la RDC. Une manifestation réprimée par l’armée. Même si l’information a été confirmée par plusieurs sources locales et militaires, difficile d’établir un bilan précis du nombre de tués.

Une vingtaine de morts

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« Il y a eu des morts », a confirmé à l’AFP une source à l’hôpital militaire local requérant l’anonymat, précisant que des inhumations nocturnes étaient prévues au sein de la base.

« Il y aurait une bonne vingtaine de morts parmi les ex-rebelles », selon une source militaire occidentale, qui a précisé que ces informations « n’étaient pas encore totalement recoupées ». L’armée congolaise, pour sa part, n’a pas donné suite aux sollicitations de l’AFP.

Parmi les autorités congolaises, seul le gouverneur du Haut-Lomani, Célestin Mbuyu, a reconnu un mort, « un lieutenant des Forces armées de la RDC, tué à la machette par des démobilisés ayant cherché à envahir le centre de la ville pour piller ».

Des tensions qui couvaient depuis plusieurs semaines

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Selon Célestin Mbuyu, la tension couvait depuis une quinzaine de jours à la base de Kamina, car les rebelles démobilisés avaient exprimé le souhait de rejoindre leur milieu d’origine et d’ »échapper aux conditions de vie difficiles » de la base.

Plus de 2300 anciens rebelles venus de divers groupes armés de l’est du Congo sont cantonnés à Kamina, des ex-membres de milices Maï-Maï (milice d’autodéfense à caractère ethnique) ou des anciens membres du Mouvement du 23-Mars (M23), vaincu fin novembre 2013.

De source militaire occidentale, on craint que ces nouveaux affrontements ne dissuadent encore un peu plus les rebelles de déposer les armes, ou ne freine davantage le rapatriement des anciens du M23 réfugiés au Rwanda ou en Ouganda.

Les limites du programme DDR

Ces heurts meurtriers sont le signe patent des limites du programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR3), censé ramener à la vie civile plus de 12000 miliciens congolais encore en activité.

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En plus d’accumuler les retards, ce programme ne touche aujourd’hui que quelques milliers d’anciens combattants rebelles. Et, hormis un petit financement débloqué par l’ONU, les principaux bailleurs refusent de mettre la main à la poche pour un programme qu’ils jugent trop flou.

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