Yémen : la milice chiite d’Ansar Allah dissout le Parlement et installe un Conseil présidentiel
La milice chiite d’Ansar Allah a pris ce vendredi le contrôle du Parlement yéménite alors que le pays est marqué par une instabilité politique sans précédent. Le groupsucule annonce la dissolution du parlement ainsi que l’installation d’un conseil présidentiel.
![Les miliciens chiites Houthi contrôlent une partie de Sanaa depuis septembre. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/02/06/006022015173557000000021012015134309000000Houthis.jpg)
Les miliciens chiites Houthi contrôlent une partie de Sanaa depuis septembre. © AFP
En proie à une crise profonde depuis quelques semaines, la situation politique au Yémen a connu un tournant majeur ce vendredi. Les miliciens chiites d’Ansar Allah, aussi appelés Houthi du nom de leur chef Abdel Malek al-Houthi, ont réussi à prendre le contrôle du Parlement et annoncé sa dissolution ainsi que la mise en place d’un Conseil présidentiel composé de cinq membres.
Par cette démonstration de force, Ansar Allah conforte ainsi son emprise sur ce pays, privé d’exécutif depuis deux semaines.
La déclaration constitutionnelle a été lue lors d’une cérémonie à laquelle assistaient notamment des figures tribales et militaires, mais aussi les ministres de la Défense et de l’Intérieur du dernier gouvernement, qui a démissionné il y a deux semaines, le même jour que le président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Dans la déclaration rendue publique depuis le palais présidentiel de Sanaa, qu’elle a avait déjà conquis par les armes le 20 janvier dernier, la milice chiite annonce également la création d’un Conseil national de 551 membres, qui remplacera le Parlement dissous.
La formation d’un "gouvernement de compétences nationales pour une période de transition" au programme
Le Conseil présidentiel doit à son tour former un gouvernement de compétences nationales pour une période de transition, que la milice a fixé à deux ans dans son document.
Ces mesures ont été annoncées sur fond de crise, au lendemain de la suspension des négociations entre les différentes formations politiques, parrainées par l’émissaire de l’ONU au Yémen, Jamal Benomar. Ces négociations devaient reprendre samedi, selon des participants.
Les miliciens chiites, dont le point d’ancrage se trouve dans le nord du pays, sont entrés dans la capitale Sanaa en septembre et ont depuis pris le contrôle de nombreux bâtiments gouvernementaux par la force, poussant l’exécutif à la démission. Parallèlement, ils ont étendu leur influence vers le centre du pays, se heurtant notamment à des tribus sunnites locales et à des combattants d’Al-Qaïda.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »