Gabon : Jean Ping sommé de se présenter devant la justice

Jean Ping, candidat à l’élection présidentielle gabonaise du 27 août, est poursuivi par l’agent judiciaire de l’État pour atteinte « à la sécurité publique » et par Ali Bongo Ondimba pour diffamation. Jusqu’à présent, il ne s’est pas présenté aux convocations judiciaires émises dans ces deux affaires.

Jean Ping à Paris en février 2016. © Vincent Fournier/J.A.

Jean Ping à Paris en février 2016. © Vincent Fournier/J.A.

Publié le 23 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

« Le parquet de Libreville, par ma voix, a mis en demeure Monsieur Jean Ping de se présenter à la prochaine audience qui devrait avoir lieu la semaine prochaine », explique le procureur de la République de Libreville, Steeve Ndong Essame Ndong, contacté par Jeune Afrique mercredi 22 juin.

Cette mise en demeure contraint donc Jean Ping à comparaître lors des prochaines audiences. Selon l’article 344-13 du code pénal gabonais, l’absence de l’opposant à ses dernières convocations l’expose déjà à une peine de prison d’un mois et à une amende de 24 000 francs CFA.

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Première plainte pour atteinte à la sécurité publique

L’annonce du procureur concerne deux plaintes distinctes. Dans la première, déposée à la mi-juin, le gouvernement représenté par l’agent judiciaire de l’État gabonais l’accuse d’«atteinte à l’ordre et à la sécurité publique ».

En clair, Jean Ping est accusé d’appel à la haine proféré lors d’une causerie, pendant laquelle il aurait évoqué une expédition contre « les cafards ». Des accusations passibles d’une peine de prison allant de six mois à cinq ans et d’une amende de 24 000 à 250 000 francs CFA, selon l’article 88 du code pénal. Convoqué début juin par la police judiciaire pour cette affaire, il ne s’est pas présenté.

De son côté, Jean Ping nie avoir tenu de tels propos et dénonce « un montage grossier » concernant une vidéo de ce meeting circulant sur Internet. Dans cette affaire, le candidat a d’ailleurs contre-attaqué en portant plainte en diffamation contre deux membres du Parti démocratique gabonais (PDG) –  le secrétaire général Faustin Boukoubi et une porte-parole du parti Clémence Mezui – , selon ses avocats. Mais aussi contre la chaîne privée Télé Africa pour avoir retransmis un extrait du discours incriminé.

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Deuxième plainte pour diffamation déposée par ABO 

Une seconde plainte contre Jean Ping a également été déposée à la mi-juin par Ali Bongo Ondimba en sa qualité de citoyen, précise le procureur de Libreville. Celle-ci vise un message publié le 17 mai sur le compte Facebook certifié de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, dans lequel le chef de l’État est qualifié de « pyromane » ou encore de « génocidaire ». Jean Ping était convoqué le 17 juin dans cette dernière affaire, mais seuls ses avocats se sont présentés, affirme sa défense.

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Cette mise en demeure est « une manœuvre politique, ce n’est un secret pour personne », réagit pour sa part maître Bantsantsa, l’un des avocats de Jean Ping, contacté par Jeune Afrique. « Une condamnation dans l’une de ces deux affaires le rendrait inéligible, selon le code électoral. D’où la précipitation du tribunal à tenir une audience », poursuit l’avocat.

Selon le procureur, la prochaine audience concernant la plainte en diffamation déposée au nom d’Ali Bongo Ondimba devrait avoir lieu la semaine prochaine, le paiement de la provision nécessaire à l’instruction de la plainte ayant été déposée par l’accusation, précise-t-il. Reste à savoir si Jean Ping, qui a prévu une tournée dans l’Ogooué-Maritime la semaine prochaine, se présentera à cette audience.

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