Guinée équatoriale : le pays pourrait s’imaginer un autre destin
Avis de gros temps sur Malabo ! Les alizés qui soufflent depuis la Bahia de Venus charrient toujours mille et une senteurs tropicales, mais ils sont aussi porteurs, ces derniers mois, de nuages lourds qui viennent obscurcir le ciel équato-guinéen. La chute des revenus pétroliers et les atermoiements du partenaire chinois jettent un voile sombre sur l’économie nationale.
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Joël Té-Léssia Assoko
Joël Té-Léssia Assoko est journaliste spécialisé en économie et finance à Jeune Afrique.
Publié le 30 juin 2016 Lecture : 2 minutes.
Quel avenir pour la Guinée équatoriale ?
Le président Obiang Nguema, au pouvoir depuis près de quarante ans et réélu avec 93,7 % des voix en avril 2016, veut être l’homme qui a bâti un pays. Un État qui, jusqu’au milieu des années 1990, existait à peine. Jeune Afrique fait le point sur la situation politique et économique de la Guinée équatoriale.
Et le pays s’interroge aussi sur son avenir politique, alors que son président, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 74 ans, vient d’être réélu pour un nouveau septennat après déjà trente-six années passées à la tête de l’État.
Une promenade dans l’île-capitale suffit néanmoins pour se rendre compte du long chemin parcouru par le pays ces vingt dernières années. Comme le répètent inlassablement les chauffeurs de taxi : « Aquí no había nada. Aquí tampoco. » (« ici, il n’y avait rien, et là non plus »). Pas d’autoroutes modernes comme celle qui relie la capitale à son aéroport. Pas d’immeubles ministériels flamboyants à Malabo II, qui n’était pas sorti de terre de toute façon.
Pas de logements sociaux, encore à moitié vides aujourd’hui faute de locataires, mais qui feraient le bonheur de nombreuses capitales africaines. Pas d’hôtels clinquants sur une Avenida Hassan II qui n’existait pas. Pas de stades ni de lycées…
Il faut interroger la jeune garde, cette nouvelle élite hyperconnectée, superglobalisée, qui passe du français à l’anglais puis au castillan sans effort apparent. Tous insistent sur les tonnes de béton coulé pour équiper le pays des infrastructures nécessaires à son développement. Grâce au boom pétrolier des années 2000, l’État s’est construit un port tout neuf dans la baie de Santa-Isabel et une usine de liquéfaction de gaz sur la pointe nord de l’île de Bioko. Sans parler des nombreux projets toujours en cours de réalisation.
De sa terre si fertile, la Guinée équatoriale pourrait bien voir sortir la solution à ses problèmes.
D’autres chantiers demandent encore à être lancés. Moins visibles, ils sont pourtant tout aussi urgents. Il suffit de sortir du quartier aussi luxueux qu’aseptisé de Caracolas, puis de longer Santa-Maria et Banapa pour débarquer sur les pistes en latérite de Sampoca, avec ses étals débordant de fruits et de légumes.
De sa terre si fertile, la Guinée équatoriale pourrait bien voir sortir la solution à ses problèmes. En s’appuyant sur ses campagnes luxuriantes mais peu productives, ainsi que sur ses plages désertes malgré leur beauté, le pays pourrait enfin s’imaginer un destin moins dépendant de l’or noir.
Si de nombreux choix opérés par les responsables politiques semblent répondre à une certaine logique de développement, d’autres sont beaucoup trop éloignés des priorités nationales. Discutables, ils auraient mérité d’être discutés. Alors que la manne pétrolière se tarit, il n’est peut-être pas trop tard pour ouvrir le débat sur l’avenir du pays.
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Quel avenir pour la Guinée équatoriale ?
Le président Obiang Nguema, au pouvoir depuis près de quarante ans et réélu avec 93,7 % des voix en avril 2016, veut être l’homme qui a bâti un pays. Un État qui, jusqu’au milieu des années 1990, existait à peine. Jeune Afrique fait le point sur la situation politique et économique de la Guinée équatoriale.
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