RD Congo : le M23 demande un nouveau programme de démobilisation
Le Mouvement du 23-Mars (M23) souhaite un nouveau programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) pour les miliciens ou anciens combattants de l’ex-rébellion congolaise en RD Congo, indique un communiqué diffusé vendredi.
Dans ce texte daté du 17 juin, le président du M23, Bertrand Bisimwa, revient sur les affrontements qui ont fait plusieurs mort mercredi, entre des militaires et des ex-rebelles cantonnés dans la base de Kamina, dans le sud-est de la RDC.
« Les graves incidents mortels à répétition, l’incapacité du gouvernement à faire aboutir son propre programme, les mauvaises conditions de vie entretenues dans les centres de démobilisation ont transformé ces lieux en véritables mouroirs », a déclaré Bertrand Bisimwa depuis Kampala, la capitale ougandaise.
Demande d’une commission d’enquête
Le M23, vaincu fin novembre 2013, « voudrait être associé à la conception, à l’élaboration et à la conduite d’un nouveau programme plus réaliste » et « attrayant », a-t-il ajouté. Le mouvement souhaite également être associé à une commission d’enquête sur les heurts meurtriers à Kamina et sur la mutinerie d’anciens rebelles ayant touché en février une autre base militaire accueillant le DDR, Kitona, dans l’extrême ouest du pays.
Interrogé par l’AFP sur les demandes du chef de l’ex-rebellion, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende a déclaré : « Le M23 n’existe pas. Nous n’avons pas à réagir à des entités qui n’existent pas, nous ne recevons pas de revendications d’une entité qui s’est auto-dissoute ».
Le bilan des heurts de Kamina fait polémique
Deux jours après les affrontements à Kamina, le nombre de morts continue de faire polémique. Du côté du gouvernement on dément le moindre mort parmi les rebelles. « Il n’y a pas eu de morts parmi les démobilisés » à Kamina. Il n’y a eu aucun tir sur les démobilisés. Il y a eu des tirs de sommation, en l’air, et il sont rentrés à la base », a déclaré Lambert Mende qui n’a confirmé la mort que d’un officier des Forces armées de la RDC (FARDC) « tué à coup de machette ».
Les démobilisés responsables de ce « désordre », et « qui ne sont pas tous du M23 », ont « terminé leur formation » professionnelle et « ont voulu faire pression pour rentrer vers leur province d’origine », a ajouté le porte-parole du gouvernement, annonçant qu’une « première rotation aérienne » ramenant chez eux des démobilisés de Kamina devrait avoir lieu dans quelques jours.
Interrogé vendredi par l’AFP, Emmanuel Cole, président de la Fondation Bill Clinton pour la paix, organisation de défense des droits de l’homme basée à Kinshasa, parle lui de douze morts, « neuf parmi les démobilisés et trois du côté de l’armée ». « La colère est montée parmi les ex-rebelles démobilisés parce qu’on leur a coupé la nourriture, le processus d’intégration traîne et leur avenir est devenu incertain », a-t-il ajouté.
Les limites du programme de DDR
Ces heurts meurtriers sont le signe patent des limites du programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR3), censé ramener à la vie civile plus de 12000 miliciens congolais encore en activité. En plus d’accumuler les retards, ce programme ne touche aujourd’hui que quelques milliers d’anciens combattants rebelles. Et, hormis un petit financement débloqué par l’ONU, les principaux bailleurs refusent de mettre la main à la poche pour un programme qu’ils jugent trop flou.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Maroc-Algérie : que contiennent les archives sur la frontière promises par Macron ?
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- La justice sénégalaise fait reporter l’inhumation de Mamadou Moustapha Ba, évoquan...
- En Algérie, le ministre Ali Aoun affaibli après l’arrestation de son fils pour cor...
- Les sextapes de Bello font le buzz au-delà de la Guinée équatoriale