« Un projet sur lequel nous devons nous pencher avec courage est (celui concernant) le parc Gezi à Taksim. Nous allons y construire cet édifice historique », a-t-il dit dans un discours public à Istanbul.
L’homme fort de la Turquie évoquait ainsi un projet immobilier contesté dans le cœur de la partie européenne de cette mégapole qui est composé d’un complexe d’habitation et commercial reconstituant une ancienne caserne ottomane datant du XIXe siècle.
La construction d’une mosquée est aussi prévue à ses abords.
« Si nous voulons protéger notre histoire, il nous faut reconstruire cette œuvre historique, nous allons la rebâtir », a encore dit M. Erdogan.
La mairie d’Istanbul, aux mains du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir de M. Erdogan, avait donné en novembre 2012 son feu vert à un projet de rénovation de la place Taksim qui prévoyait sa transformation en zone piétonne et la destruction du petit parc Gezi qui la borde.
La mobilisation d’une poignée d’écologistes contre ce projet et la violente répression policière qui s’est abattue sur eux en juin 2013 ont donné suite à une vague de violentes manifestations contre la dérive autoritaire et islamiste du gouvernement au pouvoir depuis 2002 qui a ébranlé toute la Turquie.
Cette fronde a fait au moins huit morts et des milliers de blessés.
Les autorités turques ont depuis interdit tous les rassemblements sur la place Taksim, qui sont systématiquement dispersés par la force.
Le réaménagement de Taksim a été suspendu après les émeutes, mais en juillet 2015 la justice turque a reconnu aux autorités locales le droit de réaliser le projet controversé.