Racisme : la vidéo qui choque l’Afrique du Sud
Diffusée jeudi dernier par une chaîne de télévision sud-africaine, une vidéo montrant une femme blanche insultant ses compatriotes noirs, jusqu’à vouloir « leur rouler dessus », a profondément choqué l’Afrique du Sud. Des poursuites ont été engagées contre l’auteure de ces propos.
« Vous n’arriverez pas à croire ce que dit cette femme à la police », titre la vidéo postée sur YouTube par la chaîne de télévision sud-africaine Enca le 17 juin. Depuis, elle provoque un véritable tollé en Afrique du Sud. La scène, captée par un téléphone mobile, a été prise sur le vif quatre mois plus tôt, en mars 2016, à Johannesburg, la capitale sud-africaine. On y voit une femme blanche, victime d’un vol avec bris de glace, tenir sans aucune retenue des propos racistes devant les deux policiers qui se sont rendus sur place. L’un d’eux est noir.
« Un k**** c’est bien assez. Les k**** sont épouvantables à Johannesburg, ça me rend malade », hurle-t-elle au téléphone. Le mot a été bipé par la chaîne de télévision, car celui-ci est profondément insultant dans les oreilles des Sud-Africains. Il s’agit du terme « kaffir », qui désignait les Noirs pendant la période coloniale et sous le régime de l’apartheid. Il est tout autant insultant que le mot « nègre ».
Si je vois un Noir, je lui roulerai dessus
La nouvelle Penny Sparrow ?
Selon la presse sud-africaine, cette femme se prénomme Vicki Momberg. C’est une agent immobilière blanche basée à Durban, la capitale du Kwazulu-Natal (est). Tout comme – ironie du sort – Penny Sparrow, une agent immobilière blanche qui, en début d’année, avait provoqué une vague d’indignation dans le pays en comparant sur Facebook ses compatriotes noirs à des singes.
Interrogée par News24, Davina Momberg, sa mère, s’est dit « profondément choquée » et a lourdement condamné ses propos. « Je savais qu’elle avait été victime d’un vol mais ne savais rien de cette histoire », a-elle insisté, précisant qu’elle en avait elle-même pris connaissance par la télévision.
Poursuites engagées
Sur Twitter, nombreux sont les internautes qui ont réagi sous le hashtag #RacistRant (« diatribe raciste »). Le jour même et ceux qui ont suivis, celui-ci faisait partie des tendances du réseau social. La police a déclaré avoir engagé des poursuites sitôt l’incident notifié par les agents à leur hiérarchie. La commission sud-africaine des droits de l’homme a indiqué s’être également saisie de l’affaire.
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