RD Congo : plusieurs organisations internationales alertent contre le risque de violences électorales

La RD Congo présente de graves risques de violences électorales, selon le dernier rapport semestriel du comité permanent inter-organisations (IASC), basé à Genève, pour la période de juin à décembre. Le pays pourrait même vivre une situation similaire à celle du Burundi.

Joseph Kabila, le président de la RDC, le 14 octobre 2012 à Kinshasa. © Baudouin Mouanda/J.A.

Joseph Kabila, le président de la RDC, le 14 octobre 2012 à Kinshasa. © Baudouin Mouanda/J.A.

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Publié le 20 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Pour l’IASC, qui a publié son rapport début juin, le très probable report des élections prévues en novembre 2016, la « restriction des libertés politiques », ainsi que « l’utilisation par le gouvernement des forces de sécurité pour maintenir l’autorité », ont abouti à un risque « élevé » de tensions politiques dégénérant en affrontements violents entre partisans de l’opposition et du gouvernement.

Composé des agences de l’ONU, d’ONG et d’organisations internationales telles que la Banque mondiale et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR, en position d’observateur), le comité estime que la RD Congo risque de connaître une situation similaire à celle du Burundi. « Le scénario le plus probable est celui d’un report des élections en 2017, ce qui pourrait déclencher une grande agitation politique similaire à celle du Burundi postélectoral », écrit l’IASC.

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« Au-delà de la capitale, la violence électorale pourrait s’étendre aux bastions de l’opposition, comme la ville natale de Moïse Katumbi, Lubumbashi », explique encore le document. « Le gouvernement est susceptible de limiter ou de couper les réseaux mobiles, de restreindre les droits de l’opposition et d’accroître l’intimidation et le harcèlement », ajoute encore l’IASC, qui prévient que de telles mesures pourraient pousser les opposants « à traverser le fleuve Congo » pour trouver refuge à Brazzaville.

Enfants soldats et choléra

Dans la région du Kivu, explique le comité basé à Genève, ce sont de nouvelles opérations des Forces armées de la RD Congo (FARDC) qui pourraient provoquer une augmentation du nombre de déplacés, tandis que les combats favoriseraient la hausse du recrutement d’enfants soldats par les groupes armés.

Enfin, à la détérioration de la situation politique s’ajoute une crise médicale avec une épidémie de choléra qui a connu 7 509 cas, pour 140 décès déclarés depuis janvier. « Un nombre élevé de cas est encore signalé dans le Sud-Kivu où la situation est particulièrement préoccupante en raison de la présence de camps de réfugiés du Burundi [et] il est probable que l’épidémie se propage à des endroits densément peuplés tels que Kinshasa », prévient le comité, qui juge les capacités de réponse humanitaire insuffisantes.

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