CAN 2015 : les félins camerounais et sénégalais sur le déclin
Les Lions du Cameroun et du Sénégal ont quitté la Coupe d’Afrique des nations dès le premier tour. Décevant… mais pas tellement surprenant.
Certes, peu de pronostiqueurs donnaient aux Lions camerounais et sénégalais une chance de succéder au Nigeria, vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2013 et grand absent de cette trentième édition. Mais leur retour prématuré à la maison n’a pas manqué de relancer le débat sur les raisons de cet échec.
Après deux matchs nuls face au Mali et à la Guinée et une défaite contre la Côte d’Ivoire (0-1), le Cameroun a quitté la compétition par la petite porte. "Même si je les pensais capables d’atteindre les quarts de finale, ce n’est pas une énorme surprise, si on prend la peine de regarder au-delà de la simple question du jeu, confie Patrick Mboma, l’ancien buteur des Lions indomptables. Le Cameroun évolue toujours dans une ambiance de crise, tout est fait dans l’urgence, les dirigeants ne font pas leur travail. Et nous n’avons pas une génération de joueurs exceptionnels."
Et pour l’ex-attaquant du Paris Saint-Germain, même cet échec n’entraînera pas une remise en question profonde du football camerounais. "La priorité sera l’élection à la présidence de la fédération en mars, prévue depuis un an, alors que l’on devrait se concentrer sur la mise en place d’une vraie équipe de travail. Il y a un manque évident de structuration, à tous les niveaux." Mboma met notamment en cause l’entraîneur allemand Volker Finke. "Sportivement, le constat est là : zéro point à la Coupe du monde 2014 et une élimination au premier tour de la CAN. Pour diriger l’équipe du Cameroun, il faut quelqu’un de très compétent."
Critiques contre le sélectionneur Alain Giresse
Même désillusion du côté des Lions sénégalais, éliminés malgré leur victoire sur le Ghana (2-1), après un match nul face à l’Afrique du Sud et une défaite contre l’Algérie (0-2). Depuis, les critiques se sont intensifiées contre le sélectionneur Alain Giresse, dont le contrat ne sera pas renouvelé. Mais Ferdinand Coly, quart de finaliste de la Coupe du monde 2002, prend la défense du Français : "Il doit assumer sa part de responsabilité mais je pense qu’il devrait raconter tout ce qu’il a dû subir. Son rôle était d’entraîner, pas de s’occuper des questions administratives. Et il était entre le marteau et l’enclume : le ministère des Sports entretient des relations tendues avec la fédération."
Coly s’interroge d’ailleurs sur le fonctionnement de cette institution : "Le président Augustin Senghor est-il bien entouré ? Est-il assez ferme avec les clubs européens en cas de conflit sur l’absence d’un joueur ?" Malgré la déception et les difficultés, l’ancien défenseur croit au potentiel de la sélection nationale : "La grande erreur serait de faire table rase, alors que nous avons une équipe jeune et prometteuse."
>> Lire aussi l’interview d’Alain Giresse : "Je ne suis pas au Sénégal pour tout révolutionner"
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