À Lomé, Ecobank recadre sa stratégie d’ouverture d’agences
Durant son assemblée générale, à Lomé, le groupe bancaire panafricain a indiqué vouloir mettre l’accent sur les nouvelles technologies. Le groupe compte notamment revoir sa stratégie d’ouverture d’agences, pour mettre d’avantage l’accent sur les services sur téléphone mobile et en ligne.
La banque panafricaine Ecobank Transnational Incorporated (ETI) a entamé un virage dans sa stratégie de développement et d’expansion, en recadrant son modèle.
Lors de sa 28e assemblée générale annuelle tenue à son siège de Lomé (Togo), ETI a annoncé mettre désormais l’accent sur les investissements dans les nouvelles technologies. « Dans ce monde en pleine mutation technologique, la multiplication d’ouverture d’agences n’est plus une solution durable pour se rapprocher de la clientèle. Seules les nouvelles technologies peuvent le permettre », a expliqué Ade Ayeyemi, le directeur général du groupe bancaire panafricain.
Ecobank entend optimiser le nombre et les fonctions de ses agences et conditionner leur ouverture à des objectifs d’efficacité et de rentabilité.
Agences pour une clientèle plus fortunée
Dans son dernier rapport annuel [PDF], le groupe qui compte 1 268 agences et bureaux, indique avoir « bien conscience que nos clients verront toujours l’agence comme le lieu où ils peuvent s’adresser à nous personnellement ».
« Pourtant, nous devons gérer notre réseau efficacement, ce qui peut se traduire par le regroupement ou la fermeture de certaines agences. Les offres bancaires par téléphonie mobile et en ligne réduisent manifestement les coûts des services au grand public et, dans le contexte africain en particulier, permettent un meilleur accès et plus commode à ces services », souligne le rapport 2015 du groupe panafricain, qui a dévoilé il y a une semaine sa nouvelle stratégie numérique.
Toutefois, Ecobank, qui compte 11 millions de clients, n’exclut pas « l’ouverture stratégique d’agences si nécessaire, notamment à l’intention de notre clientèle plus fortunée ».
Implantation
Présent dans 36 pays africains, le groupe bancaire continue également de lorgner l’obtention d’une licence bancaire en Éthiopie où il compte un bureau de représentation. Mais à Addis Abeba, Ecobank reste confronté à quelques difficultés avec les autorités éthiopiennes. « Nous ne perdons pas espoir. L’Éthiopie devrait être notre prochain d’implantation », a assuré Ade Ayeyemi.
Le groupe panafricain sort d’une année 2015 difficile, qui a réalisé un résultat net part du groupe de 68 millions de dollars, contre 339 millions de dollars en 2014.
Le rendement des capitaux a chuté à 4,2 % contre 16,5 % en 2014, tandis que le taux de créances douteuses doublait, passant de 4,4 % à 8,2 %.
Le management d’Ecobank impute cette contreperformance à l’effondrement des cours de matières premières (le pétrole notamment), qui affecte les activités de ses filiales au Nigeria en particulier.
Distribution de dividendes
Malgré ce contexte d’instabilité, après deux années d’attente, le groupe bancaire s’est engagé à verser à partir du mois d’août 2016 un total de 48,2 millions de dollars à ses actionnaires à hauteur de 0,2 cent de dollars par action.
Fin décembre 2015, environ 24,1 milliards d’actions Ecobank étaient en circulation, détenues principalement par le groupe bancaire sud-africain Nedbank (20 %), Qatar National Bank (18 %), le fonds de pension sud-africain PIC (13,8 %) et la filiale de la Banque mondiale IFC (12,9 % à travers trois véhicules d’investissement).
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