Dans les coulisses du Sommet de l’UA avec Natama, Mugabe, Konaté…

Les chef d’État du continent se sont réunis les 26 et 27 juin à Malabo en Guinée équatoriale. Voici quelques indiscrétions rapportées par nos journalistes sur place.

Dlamini-Zuma, Ould Abdelaziz, Mugabe et les autres, le 30 janvier. © Zacharias Abubeker/AFP

Dlamini-Zuma, Ould Abdelaziz, Mugabe et les autres, le 30 janvier. © Zacharias Abubeker/AFP

Publié le 2 février 2015 Lecture : 3 minutes.

Natama sur le départ

On savait que le Burkinabè Jean-Baptiste Natama n’était pas très à l’aise dans ses fonctions de directeur de cabinet de Nkosazana Dlamini-Zuma. Seul francophone de l’entourage proche de la présidente de la Commission de l’Union africaine, il a été progressivement dépossédé de l’essentiel de ses prérogatives par Baso Sangqu, un ancien ambassadeur d’Afrique du Sud auprès des Nations unies.

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Du coup, il songe sérieusement à jeter l’éponge et n’exclut pas d’être candidat à la prochaine présidentielle dans son pays sous la bannière de la Convergence patriotique pour la renaissance/Mouvement progressiste (CPR/MP). Selon certaines indiscrétions, sa démission ne devrait plus tarder, ce que son absence au 24e sommet de l’UA semble confirmer.

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Consensus introuvable 

La question des financements alternatifs a été une nouvelle fois abordée par les ministres des Affaires étrangères. Et, une nouvelle fois, aucun consensus n’a été trouvé. En mai 2013, désireuse de diversifier ses financements, l’UA avait approuvé les propositions en ce sens de l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo et l’avait chargé de les mener à bien. Depuis, rien n’a bougé : ni la taxe de séjour ni celle sur les billets d’avion n’ont été mises en oeuvre.

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"Rendez-vous compte que ce sont des petits pays qui ne paient presque rien qui font obstruction, fulmine un membre de la Commission. Du coup, notre budget continue de dépendre à plus de 70 % des bailleurs de fonds internationaux. Où est la souveraineté dans tout ça ?" Dans sa ligne de mire : Maurice et le Cap-Vert, qui craignent pour leurs revenus touristiques, mais aussi l’Éthiopie, qui ne souhaite pas que sa compagnie aérienne (Ethiopian Airlines) soit mise à contribution.

Mugabe pavoise

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Quand, le 29 janvier, à l’issue de la réunion du Nepad, tous les chefs d’État eurent quitté le centre de conférence, Robert Mugabe prenait encore la pose devant les objectifs. Il faut dire que, la veille, il avait obtenu de nombre de ses pairs l’assurance qu’il serait le prochain président en exercice de l’UA. Le sommet suivant ne devrait toutefois pas se tenir à Harare mais à Durban, en Afrique du Sud.

"Aller à Harare ne nous aurait pourtant pas dérangés, commente un diplomate français. Mugabe, au moins, nous a témoigné sa sympathie après les attentats de début janvier, de même d’ailleurs que Paul Kagamé, le président rwandais. D’autres ne l’ont pas fait." À bon entendeur…

Konaté la joue perso

Ancien président de la transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, qui est officiellement responsable de la Force africaine en attente (FAA), en a pris pour son grade dans les couloirs de l’UA. "La FAA aurait peut-être pu servir contre Boko Haram, mais cela fait des années que rien ne bouge, peste un diplomate d’Afrique centrale.

Konaté ne pense qu’à son avenir politique en Guinée. Chaque fois qu’il se rend au Cameroun, où se trouve la base logistique continentale de la FAA, c’est pour demander audience au président Biya et lui exposer ses doléances personnelles. Mais jamais celui-ci ne l’a reçu !"

Électrique, Borloo !

Désormais retiré de la politique, Jean-Louis Borloo, l’ancien ministre français de l’Environnement, se consacre activement à sa fondation sur l’Afrique. Le 30 janvier, il a débarqué à Addis pour défendre un plan d’électrification du continent. Ce projet remonte en réalité à 2008. Soutenu à l’origine par Meles Zenawi, l’ancien Premier ministre éthiopien, il était en souffrance depuis le décès de celui-ci, en 2012.

"Le taux d’accès à l’énergie sur le continent plafonne à 25 %, regrette Borloo. Il y a chaque année 12 millions d’Africains supplémentaires privés d’électricité. Il faut absolument créer un organisme chargé de résoudre le problème." En novembre 2014, il avait accompagné François Hollande au sommet de la Francophonie, à Dakar. 

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