Centrafrique : après les abus sexuels, nouvelle enquête judiciaire contre des soldats français soupçonnés de sévices

Des sources judiciaires ont indiqué lundi que la justice française a ouvert depuis la semaine dernière une enquête visant des soldats de la force Sangaris, soupçonnés d’avoir passé à tabac deux Centrafricains à Bangui.

Des soldats français à Bangui, le 30 janvier 2014. © Issouf Sanogo/AFP

Des soldats français à Bangui, le 30 janvier 2014. © Issouf Sanogo/AFP

Publié le 20 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Après les récents scandales d’abus sexuels, c’est une nouvelle affaire embarrassante pour l’armée française en Centrafrique. Le parquet de Paris a ouvert la semaine dernière une enquête préliminaire visant des éléments de la force Sangaris, notamment pour « violences volontaires en réunion » ayant entraîné une incapacité totale de travail de plus de huit jours, « séquestration avec libération volontaire », « menaces avec armes » et non-assistance à victime.

Cette enquête, ouverte à la suite d’un rapport de commandement du ministère français de la Défense transmis à la justice, a été confiée à la gendarmerie prévôtale, chargée des investigations sur les crimes et délits commis par des militaires lors d’opérations extérieures.

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L’affaire avait été révélée par le quotidien régional français Ouest-France. Début juin, « au vu de la gravité des faits », le ministère de la Défense avait annoncé avoir pris « des mesures de suspension » à l’encontre de cinq militaires français.

Qui sont les soldats suspectés ?

Les accusations concernent des soldats du 2è régiment d’infanterie de marine (2e Rima), basé dans l’ouest de la France. Ces soldats sont soupçonnés d’avoir commis ou laissé commettre de graves sévices physiques sur deux ressortissants centrafricains dans un poste de contrôle du PK 12 (point kilométrique) à Bangui, début 2014.

Une procédure disciplinaire a également été engagée, pouvant aboutir à une éviction de l’armée, selon le ministère.

Quatre autres militaires font aussi l’objet de sanctions parce que, « tout en ayant eu connaissance des faits, ils n’en n’ont pas rendu compte », selon le ministère. Ces sanctions, qui comprennent des jours de mise aux arrêts, ne prévoient pas leur renvoi mais risquent d’entraver sérieusement leur carrière, selon l’entourage du ministre Jean-Yves Le Drian.

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« Aucune connotation sexuelle »

Des soldats de la force Sangaris, présente en Centrafrique, sont déjà mise en cause dans des scandales de viols, d’abus ou d’exploitation sexuels présumés, notamment sur des mineurs, tout comme des Casques bleus appartenant à d’autres contingents. Cette fois, « il n’y a aucune connotation sexuelle dans cette pitoyable affaire » de passage à tabac, a indiqué un proche du ministre de la Défense, cité par Ouest-France.

L’enquête doit désormais tenter de comprendre pourquoi ces soldats s’en sont pris à des Centrafricains et pourquoi le ou les officiers présents n’ont pas empêché les faits. « Les premières investigations vont s’attacher à rechercher et identifier les victimes », a précisé une source judiciaire.

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