Coface Maroc passe à la vitesse supérieure
La filiale du leader français de l’assurance-crédit vient d’obtenir un agrément lui permettant de traiter directement avec les entreprises… Et de renforcer ainsi sa présence sur le continent.
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En décembre 2014, Coface Maroc obtenait des autorités de régulation le fameux agrément d’assurance et de réassurance qui l’autorise à proposer directement ses solutions aux entreprises marocaines.
« C’est l’aboutissement d’une stratégie de long terme », s’enthousiasme Jean-Christophe Batlle. Basé à Casablanca, le directeur adjoint Afrique et Méditerranée du groupe Coface ne cache pas sa satisfaction : « Nous allons accélérer notre développement au Maroc et renforcer notre activité en Afrique. »
Avant cela, l’activité de la filiale, créée en 2007, reposait sur le partenariat que le groupe avait tissé avec Axa Assurance Maroc, qui distribuait les produits d’assurance-crédit mis au point par Coface. « Ce partenariat n’est pas remis en question et va même se consolider, car Axa et Coface ont des ambitions communes en Afrique de l’Ouest », insiste Jean-Christophe Batlle. Et de faire remarquer que les deux assureurs ne visent de toute façon pas vraiment les mêmes cibles de clientèle.
Stratégie
Une chose est sûre, l’obtention de cet agrément conforte la stratégie de développement du groupe français dans le royaume, qui emploie aujourd’hui 70 personnes au sein du quartier Palmiers à Casablanca. Déjà en mars 2014, l’une de ses entités au Maroc, Coface Services Maghreb, avait obtenu le statut de Casablanca Finance City (CFC), qui permet de bénéficier de conditions avantageuses, notamment sur le plan fiscal, pour accompagner les entreprises marocaines sur le continent.
Un peu plus tôt, en 2012, le groupe avait décidé d’installer au Maroc son troisième back-office (après l’Inde et le Pérou). Enfin, c’est depuis les bureaux de Casablanca que l’assureur-crédit pilote ses activités dans onze pays du Maghreb, d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Au sein de la zone Afrique et Méditerranée, supervisée par l’Italien Antonio Marchitelli, « le Maroc s’affirme désormais comme l’un des marchés les plus importants et les plus stables. Le pays constitue le centre de nos ambitions régionales », selon ce dernier.
« Les autorités ont bien compris ce que nous pouvons apporter au marché : une offre concurrentielle permettant de doper l’activité économique des entreprises marocaines sur le marché domestique et à l’export », poursuit Jean Christophe Batlle.
Champions
Les entreprises du secteur du BTP, pour lesquelles l’Afrique subsaharienne constitue un nouveau relais de croissance, occupent une place importante dans le portefeuille clients de Coface Maroc. Le montant des engagements de l’assureur-crédit au Maghreb et en Afrique de l’Ouest enregistre d’ailleurs une hausse de 20 % par an depuis 2012. « En matière de défaillance d’entreprises, le Maroc est dans les standards du marché. Au sein du secteur du BTP, les retards de paiement sont prépondérants, mais les taux de recouvrement oscillent entre 50 % et 70 % d’une année à l’autre », détaille Jean-Christophe Batlle.
Pour accompagner la percée des champions économiques marocains au sud du Sahara, Coface Maroc peut faire valoir son offre de produits, comme cette assurance-crédit conçue spécifiquement pour les PME qui doit être très prochainement lancée. Mais surtout, l’assureur dispose d’un atout de taille par rapport à son principal concurrent, Euler Hermes Acmar, la filiale marocaine du groupe allemand Allianz : ses implantations dans 14 pays africains, dont les principaux marchés de la zone de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Côte d’Ivoire, Cameroun, Gabon, Sénégal).
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