Afrique du Sud : violentes manifestations à Pretoria à l’approche des élections municipales
Des partisans de Kgosientso Ramokgopa, l’actuel maire de la capitale administrative de l’Afrique du Sud, n’ont pas apprécié que celui-ci ne soit pas désigné candidat à sa réélection par le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir. Des manifestations très violentes ont éclaté dans plusieurs townships.
Véhicules incendiés, routes barrées par des pierres et des pneus enflammés : les violences se sont répandues mardi 20 juin, au nord de Pretoria notamment, dans les townships d’Atteridgeville, de Mamelodi, et de Garankuwa, devenus des « zones de non droit » selon le quotidien sud-africain The Times. Les émeutes ont commencé la veille, avec une vingtaine de bus incendiés dans la soirée.
Rejet de la candidate choisie par l’ANC pour l’élection municipale
Les manifestants scandent le même slogan : « No Sputla, no vote » (‘sans Sputla, pas de vote’), en référence à l’actuel maire de la métropole de Tshwane (qui inclut Pretoria), Kgosientso Ramokgopa. Celui-ci n’a pas été désigné comme candidat à sa réélection en août prochain par le parti au pouvoir.
Les manifestants rejettent en bloc la désignation de Thoko Didiza comme candidate de l’ANC, qu’ils jugent imposée par la direction du parti. Un choix annoncé lundi lors d’une conférence de presse tenue par la secrétaire générale adjointe de l’ANC Jessie Duarte, citée par le site du journal The Times. Avec pour principale raison invoquée, la volonté d’éviter des affrontements entre le camp de Kgosientso Ramokgopa et celui de son adjoint, Mapiti Matsena, dont la candidature était également encouragée par une partie des membres de l’ANC.
Les manifestants ne sont pas membres de l’ANC
En réaction aux violences, le secrétaire général du parti de l’ANC Gwede Mantashe a démenti tout lien entre les manifestations et le parti au pouvoir. « Les manifestants ne sont pas membres de l’ANC », a-t-il déclaré, demandant à la police d’ »arrêter les responsables » de ce déferlement de « brutalité ».
Factionnalisme croissant au sein de l’ANC
Selon les médias sud-africains, l’ANC a confirmé le meurtre d’un de ses membres à l’issue d’un meeting préélectoral dimanche soir. La police a indiqué avoir ouvert une enquête, sans préciser l’identité de la personne assassinée, rapporte l’AFP.
À moins de trois mois des élections locales en Afrique du Sud, plusieurs militants et responsables locaux au sein du parti présidentiel ont ainsi été assassinés, notamment dans la province du Kwazulu-Natal, dans l’est du pays, signe d’un factionnalisme et d’une radicalisation croissants au sein de l’ANC.
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