Jean-Claude Masangu : « Pourquoi je me lance en politique » en RD Congo

Plusieurs fois pressenti comme Premier ministre, Jean-Claude Masangu, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), a été investi mardi président de l’Union pour le développement du Congo (UDCO), parti membre de la Majorité présidentielle. Trois questions à l’ancien grand argentier.

Jean-Claude Masangu, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC). © Vincent Fournier/J.A.

Jean-Claude Masangu, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC). © Vincent Fournier/J.A.

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Publié le 22 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Plus d’une fois, son nom a été cité pour le poste de Premier ministre de la RD Congo. Mais rien n’est arrivé. En tout cas, pour l’instant. Depuis qu’il a quitté la tête de la Banque centrale du Congo (BCC) en 2013, Jean-Claude Masangu Mulongo a pourtant continué d’agir dans l’ombre. Il était par exemple un « grand contributeur » de l’Union pour le développement du Congo (UDCO), parti de Baudouin Banza Mukalay, ministre congolais de la Culture et des Arts, décédé à la mi-mai.

Un peu plus d’un mois après la mort de ce dernier, l’ancien gouverneur de la BCC a décidé de sortir de l’ombre. De troquer son costume de conférencier et de consultant – depuis trois ans, il a pris l’habitude d’animer des conférences dans plusieurs pays africains – à celui de politique. Jean-Claude Masangu a en effet été investi, mardi 21 juin à Kinshasa, « autorité morale et président national » de l’UDCO, formation politique qui compte huit parlementaires – six députés et deux sénateurs – au sein de l’hémicycle congolais et quelques ministres provinciaux.

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Jeune Afrique : Pourquoi vous êtes-vous résolu à vous lancer maintenant en politique ?

Jean-Claude Masangu : Je me suis lancé en politique aujourd’hui pour plusieurs raisons. D’abord, en tant que gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) pendant près de 16 ans (1997-2013), je constitue une personne ressource pour mon pays.

Depuis que j’ai terminé mon mandat à la tête de la BCC, j’ai observé pendant trois ans et j’ai constaté que la RD Congo fait face à des problèmes socio-politiques énormes. J’ai des idées pour contribuer à sortir mon pays de cette situation.

L’UDCO m’a sollicité, m’a plébiscité pour que je vienne apporter ma contribution au pays. J’ai accepté et je vais tout d’abord m’atteler à redonner à ce parti la place qu’il mérite dans l’échiquier politique congolais. L’UDCO doit être reconnu au regard de son poids au Parlement mais aussi en raison de sa base électorale importante dans le Katanga [jadis la province la plus riche du pays recoupée désormais en quatre entités, ndrl].

Nous voulons tous d’un Congo stable et en paix.

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Vous vous lancez au moment où le pays traverse une crise politique majeure : difficulté d’organiser la présidentielle dans les délais constitutionnels, répression des opposants, dialogue préconisé par le président Joseph Kabila au point mort. Quel rôle comptez-vous y jouer ?

Je détiens un élément important, un atout capital. Je suis respecté à la fois au sein de la majorité au pouvoir et au sein de l’opposition politique. J’espère que mon statut me permettra de parler aux uns et aux autres et de faciliter ainsi la tenue du dialogue. D’autant qu’au fond, majorité et opposition, nous voulons tous d’un Congo stable et en paix. Seules les approches pour y parvenir nous opposent.

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Aussi suis-je issu de la société civile. J’ai dirigé la banque privée Citibank Zaïre avant la BCC et j’ai l’intention de me placer au dessus des clivages opposition-majorité.

Serez-vous candidat à la prochaine présidentielle à venir en RD Congo ?

Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Je viens juste de me lancer en politique. Je voudrais avant tout travailler pour rassembler les Congolais.

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