L’armée tchadienne poursuit les bombardements de Boko Haram à Gamboru
Deux hélicoptères de combat de l’armée tchadienne ont bombardé dimanche après-midi la ville nigériane de Gamboru (nord-est), située à la frontière camerounaise et tenue par le groupe islamiste Boko Haram, a constaté un journaliste de l’AFP depuis la ville voisine de Fotokol, au Cameroun.
Gamboru, déjà bombardée samedi par l’aviation tchadienne, est séparée par un pont de 500 mètres de Fotokol, où sont massées des troupes tchadiennes et camerounaises. Deux hélicoptères MI-24 ont pilonné pendant deux heures des positions d’islamistes retranchés dans la ville, provoquant de fortes détonations et soulevant des nuages de fumée épaisse.
La localité est sous le contrôle de Boko Haram. Ils sont dans toute la ville, se cachent dans les maisons et ont placé des snipers partout, a expliqué à l’AFP un officier de l’armée tchadienne, sous couvert d’anonymat.
"A travers ces bombardements, nous cherchons à neutraliser l’ennemi pour ouvrir la voie en vue de libérer Gamboru lors d’une opération terrestre", a-t-il ajouté.
D’importantes forces camerounaises et tchadiennes, équipées de blindés et d’artillerie, sont masssées dans Fotokol. Des soldats du Bataillon d’intervention rapide (BIR, unité d’élite de l’armée camerounaise) contrôlent l’accès du pont qui relie les deux villes.
Montée en puissance
"Nous voyons de plus en plus de troupes arriver à Fotokol. Elles augmentent tous les jours", avait déclaré samedi à l’AFP un habitant, Aisami Bukar.
Samedi, deux avions de combat tchadiens ont déjà bombardé Gamboru et ses environs, après des combats jeudi et vendredi entre islamistes armés et soldats tchadiens.
Le bilan de ces combats était, vendredi soir, de trois morts et 12 blessés au sein de l’armée tchadienne et de 123 islamistes tués, avait indiqué l’état-major, précisant que les militaires avaient été tués par des engins explosifs de fabrication artisanale.
Selon l’hôpital militaire de N’Djamena, un soldat blessé lors de ces attaques est décédé samedi, portant le bilan de pertes tchadiennes à quatre morts.
Le Cameroun a déployé dans la région de l’Extrême-Nord, frontalière du Nigeria, ses troupes d’élite à l’été 2014 pour contrer les islamistes nigérians. Depuis, Yaoundé avait sollicité à plusieurs reprises un soutien de la communauté internationale pour faire front.
Le Tchad a répondu à cet appel et dépêché mi-janvier un important contingent au Cameroun pour aider son voisin à contrer les raids meurtriers de Boko Haram sur son sol.
L’Union africaine a appelé vendredi et samedi à la mobilisation en Afrique contre les islamistes nigérians lors d’un sommet à Addis Abeba et a demandé la mise en place d’une force régionale de 7.500 hommes.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a apporté samedi son soutien à la formation d’une telle force.
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