RD Congo – Hubert Velud, entraîneur du TP Mazembe : « C’était très chaud hier à Kinshasa »

Mercredi 22 juin le TP Mazembe s’est imposé 3-1 à Kinshasa au stade des Martyrs face au DC Motema Pembe. À la suite d’un penalty en faveur des Corbeaux, de graves incidents ont émaillé la fin de la rencontre, comme le raconte à Jeune Afrique Hubert Velud, l’entraîneur français du club de Lubumbashi.

Hubert Velud en 2010, à Lomé, au Togo. © SUNDAY ALAMBA/AP/SIPA

Hubert Velud en 2010, à Lomé, au Togo. © SUNDAY ALAMBA/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 23 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

À égalité avec Sanga Balendé, qui a terminé son championnat, le club doit accueillir Muungano dimanche 26 juin. Cependant ce dernier serait d’après nos informations sur le point de déclarer forfait, n’ayant pas les moyens de se déplacer. Les Corbeaux ont donc la quasi-certitude de remporter la victoire par forfait (3-0), et par là-même le titre de champion de RD Congo. En attendant le sacre, leur entraîneur Hubert Velud a accepté de faire le récit à Jeune Afrique des violences intervenues à l’approche de la fin du match contre le DC Motema Pembe mercredi.

Jeune Afrique : Que s’est-il passé mercredi au stade des Martyrs de Kinshasa ?

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Hubert Velud : Nous menions 2-1 à quelques minutes de la fin de la rencontre, quand l’arbitre a sifflé un penalty en en notre faveur. Cela a provoqué une véritable révolte de la part d’une frange des supporters locaux. Le match a été interrompu. Des bouteilles, des pierres et des sièges arrachés ont été lancés en direction de la pelouse. Plusieurs dirigeants du TP Mazembe ont été pris à partie dans la tribune officielle et ont été agressés, avant de pouvoir rejoindre la pelouse pour se mettre à l’abri. C’était vraiment très chaud, très impressionnant. Heureusement que la police est vite intervenue avec des gaz lacrymogènes. Il me semble même avoir entendu des détonations…

Des joueurs ou des membres du staff ont-ils été blessés ?

Non, nous avons seulement été incommodés par  les gaz lacrymogènes. Avec les arbitres et les joueurs adverses, nous avons passé plusieurs minutes sur la pelouse avant de regagner les vestiaires, puis notre hôtel sous escorte policière, le temps que les choses se calment.

Ce n’est pas la première fois que vous vivez de tels incidents…

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Non. Déjà, au mois d’avril, lorsque nous avions affronté Vita Club à Kinshasa (0-0), il y avait eu des incidents encore plus graves. Mes joueurs avaient été la cible de  projectiles en première mi-temps, et lors du caillassage de notre bus, le Ghanéen Asante avait été blessé. Mercredi, j’ai l’impression que la police est intervenue plus rapidement et plus efficacement qu’en avril.

Vous êtes arrivé en RDC au mois de janvier. Les incidents dans les stades congolais se multiplient, et des arbitres se font désormais lyncher…

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Il faut que cela cesse. Il faut protéger l’intégrité physique des joueurs, des staffs, des arbitres. Les sanctions doivent être plus sévères. Je n’ai pas forcément peur, mais on voit des choses d’une rare violence. Il faut plus de sécurité dans les stades. Récemment, nous avons joué à Goma, où il n’y a aucun grillage entre les tribunes et la pelouse. Tant que le public est bon enfant, ça va. Mais à Kinshasa, où il y a plus d’agressivité de la part de certains supporters, on voit ce qui arrive. La majorité des stades ne sont pas sécurisés, hormis le nôtre à Lubumbashi et celui des Martyrs à Kinshasa.

La situation actuelle de Moïse Katumbi, le président des Corbeaux condamné à trois an de prison ferme dans une affaire de spoliation, peut-elle expliquer cette violence ?

Je crois que ce n’est pas vraiment un phénomène nouveau. Quand le TP Mazembe se déplace à Kinshasa, il y a souvent des incidents…

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