Pour de nouvelles relations commerciales entre l’UE et l’Afrique australe

Le poisson constitue une des exportations les plus fréquentes de la Namibie ou de l’Afrique du Sud vers l’Europe. Mais dès qu’un produit de la pêche entre en Europe il devient immédiatement jusqu’à 22% plus cher, une fois ajoutés les droits de douane. Ce n’est pas la relation que l’Union européenne (UE) veut avoir avec l’Afrique australe.

Vue d’une ferme agricole à Groblersdal, en Afrique du Sud, le 19 décembre 2006. © Denis Farrell/AP/SIPA

Vue d’une ferme agricole à Groblersdal, en Afrique du Sud, le 19 décembre 2006. © Denis Farrell/AP/SIPA

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Publié le 28 juin 2016 Lecture : 3 minutes.

Mais le changement est en cours. Un nouvel accord de partenariat économique vient d’être signé entre l’Union européenne et six pays d’Afrique australe, à savoir l’Afrique du Sud, le Botswana, le Lesotho, le Mozambique, la Namibie et le Swaziland. Cet accord marque le début d’une nouvelle phase dans les relations commerciales entre ces deux ensembles.

Cette signature est le signe d’une volonté commune de renforcer les liens entre nous, en faisant reposer nos relations commerciales sur un environnement économique stable. Parmi les règles développées en commun figurent les procédures douanières, la coopération sur les normes sanitaires ou les obstacles techniques au commerce. Ces règles sont une base pour la croissance économique et le développement durable.

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Suppression des droits de douanes

La suppression des droits de douanes pour les exportateurs africains, qu’ils soient grands ou petits, est une des raisons pour lesquelles la mise en œuvre de cet accord est importante.

Une priorité des pays d’Afrique australe est également de diversifier leurs économies. Pour cela, ils doivent pouvoir accéder sans contrainte aux biens et services européens qui sont intégrés dans leur propre processus de production.

L’Accord de partenariat économique est le premier accord de l’UE avec l’Afrique qui soutient directement l’intégration économique de toute une région.

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Nous nous sommes également mis d’accord sur plus de flexibilité dans ce que l’on appelle les « règles d’origine » pour les produits d’Afrique australe. Cela rendra plus facile l’assemblage d’un produit avec des composants venus de pays tiers sans risquer de perdre l’accès sans droit de douane sur le marché européen. Par exemple, un producteur et exportateur de fruits en conserve pourra s’approvisionner en fruits récoltés dans d’autres pays voisins tout en vendant le produit fini sans droit de douane en Europe.

Un autre élément introduit par l’accord est la protection des indications géographiques avec l’Afrique du Sud

En parallèle, nous avons pris pleinement en compte dans la négociation les différences économiques et sociales entre les pays concernés. L’UE ouvre son marché davantage, et plus rapidement, tandis que les marchés des six pays d’Afrique australe ne seront que partiellement et graduellement ouverts aux produits européens. Les pays d’Afrique australe conservent aussi le droit d’invoquer des clauses de protection – l’accord leur permet d’appliquer les politiques qu’elle considère appropriées pour son développement.

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Un autre élément introduit par l’accord est la protection des indications géographiques avec l’Afrique du Sud. Plus de 100 indications géographiques sud-africaines vont désormais être protégées et vont bénéficier de ce statut favorable. Cette protection permettra d’augmenter les revenus des communautés locales, et d’améliorer leurs chances d’exporter.

Promouvoir le développement durable

L’objectif fondamental de notre accord est de promouvoir le développement durable. Dans ce cadre, nous nous appuyons sur les principes de l’État de droit, du respect des droits de l’homme, et de la démocratie. L’accord confirme notamment que si une partie à l’accord ne respecte pas ces principes, les préférences commerciales peuvent être suspendues. Un chapitre spécifique sur le développement durable défend les droits des travailleurs et couvre les questions de protection de l’environnement. La société civile aura un rôle spécifique en matière de suivi et d’évaluation de l’impact de l’accord.

Nous devons désormais veiller à ce que l’accord tienne réellement ses promesses. L’UE est prête à aider ses partenaires à mettre en œuvre cet accord. À l’avenir, les nouvelles institutions faciliteront la gestion des questions commerciales et permettront un dialogue permanent. Cette signature marque la fin d’un long processus, mais il s’agit davantage d’un commencement : nous créons un partenariat authentique, et qui s’inscrit dans la durée.

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