Maroc : le meilleur bachelier est une bachelière

A 18 ans, Nihal Chahbar vient d’être sacrée meilleure bachelière du Maroc avec une moyenne de 19,32 sur 20. Portrait d’une petite génie.

 » Il est temps qu’on sorte des stéréotypes sociaux voulant que les filles soient moins performantes que les garçons », estime Nihal Chahbar, meilleure bachelière au Maroc en 2016. © Nihal Chahbar

 » Il est temps qu’on sorte des stéréotypes sociaux voulant que les filles soient moins performantes que les garçons », estime Nihal Chahbar, meilleure bachelière au Maroc en 2016. © Nihal Chahbar

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 23 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Elle s’appelle Nihal Chahbar et a obtenu la meilleure note aux examens du baccalauréat qui se sont déroulés du 7 au 9 juin au Maroc. Avec une moyenne de 19,32 sur 20, cette Marrakchie de 18 ans n’imaginait pas que les résultats allaient monter si hauts. « J’espérais juste avoir la note de 18 sur 20 pour pouvoir passer les concours des grandes écoles au Maroc », confie-t-elle d’une voix timide.

Le 22 juin, jour de la proclamation des résultats, elle « n’a pas cru ses oreilles » lorsque les responsables de son lycée Al Manar à Marrakech lui ont annoncé ses notes : 19,75 en maths, 19,25 en sciences de la vie et de la terre, 19 en physique, et, excusez du peu, 19,50 en langue anglaise ! Mademoiselle parle couramment l’arabe, le français et l’anglais. Et est en train de se perfectionner en espagnol.

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Musicienne autodidacte

Polyglotte, Nihal est aussi une musicienne passionnée. Spécialiste de l’orgue, dont elle a appris à jouer toute seule depuis l’âge de 8 ans (merci YouTube !), elle a déjà écrit et composé plusieurs chansons en arabe et en français.

« Je peux passer cinq heures de suite sur mon orgue. Je respire. Je vis », dit-elle. Son morceau préféré est Nuvole Bianche (Nuages blancs) du compositeur et pianiste italien Ludovico Einaudi qu’elle a découvert lorsqu’elle avait 13 ans. Elle adore sinon Johnny Halliday et Jacques Brel, « deux voix sublimes ». Mais écoute aussi Kendji Girac et Ahmed Soltane. Histoire de ne pas trop se déconnecter de sa génération.

En ce qui concerne son avenir, elle hésite entre plusieurs écoles : faculté de médecine, Université Mohammed VI polytechnique, École nationale supérieure des arts et des métiers (ENSAM)… « Je suis une curieuse, une touche à tout. Toutes les disciplines m’intéressent ! », avoue-t-elle. En plus, avec sa moyenne plus qu’excellente au bac, il est presque acquis qu’elle obtienne une bourse de mérite du ministère de l’Éducation nationale. Ce qui élargira encore plus ses choix.

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Stéréotypes sociaux révolus

Fille d’un expert comptable et d’une mère au foyer, la jeune Nihal a surtout une pensée pour cette dernière qui lui a toujours rappelé l’importance des études, et pour ses professeurs qui ont cru en elle. L’année dernière, à l’issue des épreuves anticipées de première, elle a eu 19,45 sur 20, soit la meilleure moyenne au niveau de la région de Marrakech. Sa performance au bac cette année était en quelque sorte prévisible. 

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Le 22 juin, le ministère de l’Éducation nationale marocain a annoncé un taux de réussite national de 49,14% à l’issue de cette première session du bac avec une mention particulière pour les lycéennes marocaines qui ont largement dépassé les garçons en terme de réussite. « Il est temps qu’on sorte des stéréotypes sociaux voulant que les filles soient moins performantes que les garçons », conclut la jeune prodige du bac. 

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