Finance islamique : le Sénégal lance un deuxième sukuk de 150 milliards de F CFA

Le Sénégal a lancé cette semaine son deuxième emprunt obligataire sous la forme de sukuk (obligations compatibles avec la charia).

L’actif du sukuk émis par le Sénégal consiste en l’usufruit d’une partie de l’aérogare de l’aéroport international Léopold-Sédar-Senghor de Dakar. © Guillaume Bassinet pour Jeune Afrique

L’actif du sukuk émis par le Sénégal consiste en l’usufruit d’une partie de l’aérogare de l’aéroport international Léopold-Sédar-Senghor de Dakar. © Guillaume Bassinet pour Jeune Afrique

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Publié le 23 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Lancée depuis le 20 juin dernier, l’opération consiste en la levée de 150 milliards de F CFA (228,6 millions d’euros), à travers l’émission de 15 millions de « parts » d’une valeur nominale de 10 000 F CFA, sur le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

La période de souscription de cette levée de fonds s’étend sur un mois (du 20 au 19 juillet). Elle offre une marge annuelle de profit de 6 % avec une maturité de 10 ans (incluant 24 mois de grâce sur le principal et le rendement).

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La Société islamique pour le développement du secteur privé (SID) -une filiale du groupe de la Banque islamique de développement (BID)- est l’arrangeur principal de l’oépration. Le consortium des chefs de file est composé des sociétés de gestion et d’intermédiation actives sur la place boursière ouest-africaine : CGF Bourse, Impaxis Securities, Everest Finance, BOA Capital Securities SA, Coris Bourse…

Selon la note d’information de l’opération, « l’actif Sukuk consiste en l’usufruit d’une partie de l’aérogare de l’aéroport international Léopold-Sédar-Senghor du Sénégal constituée d’une assiette foncière de 115 hectares. La valeur de l’actif sukuk est évaluée à 250 milliards de F CFA ».

Sukuk, quésaco ?

Instruments de financement de marché, les sukuk sont une alternative aux instruments classiques qui, portant intérêt, sont illicites selon l’islam. Ils sont adossés a un actif sous-jacent (et obligatoirement licite aux yeux de l’islam) dont le rendement est généralement utilisé pour rémunérer les investisseurs.

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Microfinance islamique

C’est le deuxième sukuk émis par le Sénégal après celui réalisé en juin 2014 (100 milliards de F CFA). Le nouvel emprunt obligataire servira au « financement de projets de développement économique et social de l’État incluant notamment pour le pôle urbain de Diamniadio : un programme d’adduction d’eau potable et un programme de réalisation du réseau de voirie et d’éclairage public », indique la fiche de présentation du sukuk.

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Au titre de l’année 2016, le Sénégal cherche à lever 630 milliards de FCFA (960 millions d’euros) sur le marché de la dette publique de l’UEMOA afin de financer ses investissements prioritaires annuels.

Le pays a, depuis quelques années, pris l’option d’exploiter les possibilités offertes par la finance islamique pour la levée des fonds nécessaires à ses politiques de développement. Les autorités sénégalaises prévoient d’ailleurs la mise en place prochaine d’un système de microfinance islamique dans le pays.

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