Fitch abaisse la note du Nigeria
Pour les trois grandes agences mondiales de notation, le pays d’Afrique de l’Ouest est désormais un investissement « très spéculatif ».
Neuf mois après avoir abaissé la perspective de la notation du Nigeria, Fitch a finalement décidé de diminuer d’un cran la note de la première économie africaine, avec perspective stable. La notation à long-terme en devises passe de « BB- » à « B+ » (catégorie « très spéculative ») tandis que celle en monnaie locale passe de « BB » à « BB-« .
Dans un communiqué diffusé le 23 juin en fin de journée, l’agence de notation explique que « la vulnérabilité fiscale et externe du pays s’est dégradée en raison de la chute importante des revenus pétroliers et fiscaux et d’ajustements monétaires longs à prendre forme et insuffisants pour atténuer l’impact des prix bas du pétrole ».
Fitch ajoute que le retour de l’insurrection dans le Delta du Niger au premier semestre 2016 a diminué la production pétrolière, aggravant les pressions sur les revenus d’exportation et limitant l’entrée de devises.
Pour Fitch, le déficit public devrait croître à 4,2% du PIB en 2016, contre une moyenne de 1,5% entre 2011 et 2015. Malgré des augmentations attendues dans la collecte de revenus fiscaux non-pétroliers, conséquence du travail fait par le gouvernement dans ce domaine, les revenus publics devraient chuter à 5,5% du PIB en 2016 contre 12% de 2011 à 2015.
La dette du pays reste basse, à 14% du PIB en 2016, mais Fitch craint une détérioration.
Hautement spéculatif
L’agence ne semble pas totalement se satisfaire des décisions récentes en matière de flexibilité du naira. Pour elle, le nouveau régime de changes, adopté le 20 juin dernier, n’est pas totalement flexible car un marché parallèle subsistera, « les importateurs de 41 types de produits étant exclus du marché interbancaire ».
La croissance du PIB nigérian devrait s’élever selon Fitch à 1,5% en 2016, en baisse par rapport aux 2,7% connus en 2015.
Fin avril, Moody’s avait abaissé la note souveraine du Nigeria à « B1 », premier échelon dans la catégorie des obligations dites « très spéculatives ». S&P avait fait passer la notation nigériane en catégorie très spéculative début 2015, et vient d’abaisser la perspective sur cette note.
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