Sénégal : une « dizaine » d’opposants en garde à vue après un rassemblement interdit
Une « dizaine » d’opposants sénégalais ont été placés en garde à vue après un rassemblement interdit à Dakar contre « les restrictions aux libertés », a-t-on appris samedi auprès de l’ex-parti au pouvoir.
"Une dizaine de personnes sont en garde à vue" au commissariat central de Dakar après ce rassemblement interdit vendredi, a affirmé à l’AFP Me El Hadji Amadou Sall, un responsable du Parti démocratique sénégalais (PDS, ex-pouvoir), également ancien ministre de la Justice.
Des responsables de la section jeunes du PDS figurent parmi les personnes arrêtées lors de cette manifestation interdite, a de son côté indiqué Mayoro Faye, un autre responsable du PDS, selon lequel au moins "sept personnes" étaient samedi toujours retenues à la police.
Me El Hadji Amadou Sall, qui avait été interpellé vendredi avec un député du PDS, Oumar Sarr, a déclaré samedi à l’AFP qu’ils ont tous les deux été relâchés au bout de quelques heures, "après avoir été entendus". La police n’était pas joignable samedi.
Plusieurs opposants avaient été interpellés lors de ce rassemblement interdit qui visait notamment à dénoncer "les restrictions aux libertés" au Sénégal. La police a empêché la tenue de la manifestation dans un quartier populaire, près du centre-ville, dispersant la foule à coup de gaz lacrymogènes.
Le rassemblement a été organisé à l’appel du Front patriotique pour la défense de la République (FPDR), une coalition dont la principale composante est le PDS, dirigé par l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012).
Le FPDR prévoit d’organiser samedi à Dakar une nouvelle manifestation en présence de M. Wade. Mais la manifestation de samedi et deux autres qui avaient été prévues cette semaine, dont celles de vendredi, ont été interdites par le préfet de Dakar, Alyoune Badara Diop, qui a jugé "irrecevables" les demandes de rassemblement au motif, selon lui, que leurs "objet et lieu" n’y ont pas été indiqués.
Le PDS a appelé cette semaine dans un communiqué à "refuser ces interdictions politiques et à tenir partout des manifestations de protestation". Plusieurs manifestants ont réclamé vendredi la libération de Karim Wade, fils et ancien ministre d’Abdoulaye Wade, en détention préventive depuis avril 2013 et jugé depuis juillet 2014 pour enrichissement illicite présumé.
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