La compagnie Asky enregistre ses premiers bénéfices
Réunis dans son hub de Lomé vendredi, les actionnaires de la compagnie aérienne panafricaine ont approuvé les comptes de l’exercice 2015 qui font ressortir pour la première fois depuis sa création en 2010 un bénéfice de 2,2 milliards de francs CFA (3,35 millions d’euros).
« Je suis heureux de vous annoncer que pour la première fois depuis la création de Asky, la compagnie a réalisé en 2015 un résultat positif de plus de 2 milliards de francs CFA », a indiqué Gervais Koffi Djondo, Président du Conseil d’Administration du transporteur aérien.
Quelques minutes plus tôt, les actionnaires réunis en Assemblée Générale au siège de la compagnie à Lomé ont validé les résultats présentés par Henok Teferra, directeur général de Asky. « Il s’agit d’un résultat exceptionnel pour une compagnie aérienne », a rappelé ce dernier, se basant sur des données de l’Association internationale du transport aérien (IATA) prévoyant en 2015 des pertes cumulées estimées à 700 millions de dollars pour les compagnies africaines.
L’an dernier Asky a transporté 515 000 passagers (contre moins de 500 000 en 2014) avec ses 7 appareils qui desservent 23 capitales politiques et économiques en Afrique. Le plan d’affaires établi au lancement de la compagnie en 2010 prévoyait des bénéfices à partir de la cinquième année, « ce qui est globalement le cas », s’est félicité Henok Teferra. 2014, il faut le rappeler, a été une année noire pour le secteur aérien ouest-africain avec la crise Ebola qui a frappé plusieurs pays de la sous-région. les chiffres des années antérieures ne sont cependant pas communiquées.
Le chiffre d’affaires d’Asky, dont Ethiopian Airlines est actionnaire à 26% selon le chiffre communiqué vendredi, est estimé à 104 millions d’euros.
Perspectives
Une tendance bénéficiaire partie pour durer ? « Nous sommes confiants au regard des tendances que les chiffres pour 2016 seront bons », optimise Henok Teferra. Asky a en effet introduit en juin un nouvel appareil, le 8e et plus grand de la flotte, un « Boeing 737-800 pour atteindre les objectifs de vols au delà de la sous-région », ont indiqué les dirigeants de la compagnie.
Et justement, la compagnie espère lancer très vite une liaison vers Paris, pendant que des discussions sont menées avec d’autres pays comme la Mauritanie pour l’ouverture de nouvelles lignes en Afrique. En juillet Asky lancera des vols à destination de New York en partenariat avec Ethiopian Airlines, ce qui devrait selon ses dirigeants, avoir une incidence positive sur les résultats de l’exercice 2016.
Mais la compagnie a souffert pendant plusieurs mois cette année de mouvements d’humeur des pilotes, ce qui a occasionné des retards et des annulations de vols. Une situation « dommageable pour l’image de la compagnie », de l’aveu même de Gervais Koffi Djondo. La crise serait désormais passée et Asky mise sur d’autres bons points, notamment l’inauguration de la nouvelle aérogare moderne et sécurisée de son hub de Lomé pour fidéliser et engranger des nouveaux passagers, 700 000 selon les prévisions pour 2016.
20% du continent couvert
Certaines difficultés subsistent, notamment des réticences de certains États à ouvrir véritablement leurs espaces aériens à la concurrence. « Nous ne pouvons pas être dans des pays qui nous font des problèmes », a d’ailleurs remarqué le président du conseil d’administration.
Ainsi, pendant trois ans, Asky n’a par exemple pas pu desservir Dakar, jusqu’à l’arrivée de Macky Sall en 2012. Sur sa concurrence avec Air Côte d’Ivoire, les dirigeants de la« compagnie panafricaine » estiment que le temps n’est pas aux petites querelles entre compagnies africaines qui ne couvrent finalement à eux tous réunis que… 20% du marché continental.
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