Madagascar : pouvoir et opposition se renvoient la responsabilité de l’attentat du stade
Au lendemain de l’attentat qui a fait trois morts dans un stade d’Antananarivo, l’opposition et le gouvernement malgache se renvoyaient lundi la responsabilité. Le climat politique est extrêmement tendu dans la Grande Île.
Pour les autorités malgaches, la situation est désormais sous contrôle. « L’enquête suit son cours. On ne va pas rester les bras croisés. Le gouvernement prend en main la situation », a expliqué, le 27 juin, Olivier Mahafaly Rakotonandrasana, le Premier ministre, refusant de dire si des arrestations avaient été menées ou si des pistes particulières étaient suivies.
La veille, une explosion a eu lieu en début de soirée dans le stade municipal de Mahamasina, à Antananarivo, où se tenaient des festivités à l’occasion de la fête de l’indépendance. Un premier bilan avait fait état de deux morts et de plus de 80 blessés, mais le chef du gouvernement malgache a annoncé lundi un troisième décès : un bébé de quatorze mois.
Quelques heures après l’attentat, le président Hery Rajaonarimampianina avait de son côté laissé entendre que l’attaque avait des motifs politiques. « Une divergence de point de vue peut exister entre nous. Mais les actes de déstabilisation sont inadmissibles. Si le dirigeant ne vous convient pas, on ne peut pas tuer comme ça la population, avait-il tonné.
Réponse de l’opposition
« C’est trop facile d’accuser l’opposition », a rétorqué lundi matin le député Guy Rivo Randroanarisoa, partisan de l’ex-président Marc Ravalomanana, aujourd’hui considéré comme l’un des principaux opposants de l’actuel chef de l’État.
« Je ne suis pas convaincu que ce soit la divergence de point de vue qui pousse des gens à commettre une telle atrocité », a indiqué pour sa part Omer Beriziky, ancien Premier ministre entre 2011 et 2014 et autre voix critique envers le régime actuel.
De son côté, Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie, a condamné l’attentat perpétré à Antananarivo, alors que le 16è sommet de la Francophonie doit se tenir dans la capitale malgache, les 26 et 27 novembre prochains. « Cet acte lâche et criminel est aussi choquant que révoltant. Il vient créer un climat d’insécurité et traumatiser toute une population célébrant avec joie et fierté le 56è anniversaire de son indépendance », a-t-elle déclaré.
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