Tunisie : Béji Caïd Essebsi en visite d’État à Alger
Après une visite en 2011 en tant que Premier ministre, puis en 2013 et en 2014 en tant que fondateur de Nidaa Tounès, c’est désormais en tant que président de la Tunisie que Béji Caïd Essebsi a été reçu à Alger, les 4 et 5 février.
Les rapports historiques entre la Tunisie et l’Algérie font que par tradition diplomatique, la première visite officielle d’un dirigeant tunisien est à destination de la capitale algérienne. Seul Moncef Marzouki, ancien locataire de Carthage, y avait dérogé en 2012 pour se rendre à Tripoli.
Depuis son élection le 21 décembre 2014, l’agenda présidentiel de Béji Caïd Essebsi, qui avait annoncé que sa première visite officielle serait algérienne, a été passablement bousculé : il s’est rendu à Djeddah pour présenter ses condoléances au roi Salmane Ibn Abdelaziz Al-Saoud, successeur du roi Abdallah Ben Abdelaziz Al Saoud, puis au sommet de l’Union africaine à Addis Abbeba.
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Accueilli par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et des membres du gouvernement algérien, Béji Caïd Essebsi était essentiellement accompagné de membres du cabinet présidentiel – le gouvernement tunisien n’étant pas encore opérationnel-, dont Mohsen Marzouk, conseiller politique, Khemaïes Jhinaoui conseiller diplomatique et Moez Sinaoui, conseiller en communication ainsi que du directeur en charge des affaires arabes auprès du ministère des Affaires étrangères.
À l’ordre du jour : la coopération économique et sécuritaire, mais surtout un examen de la situation en Libye. Cette visite est également l’occasion de revenir sur l’Union du Maghreb arabe (UMA) ainsi que sur le nouveau gouvernement tunisien que, au même moment à Tunis, le chef de l’exécutif, Habib Essid, soumet à l’approbation de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
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Malgré des hauts et des bas, les relations entre Alger et Tunis ne sont pas que des relations de bon voisinage, elles ont toujours été essentielles aux deux pays et relèvent d’une fraternité historique revendiquée. La Tunisie a inconditionnellement soutenu Alger lors de la lutte pour l’indépendance et durant la décennie noire, tandis que les autorités algériennes ont immédiatement accordé 250 millions de dollars, en 2011, pour appuyer la transition en Tunisie. Elles ont également effectué une mission de bons offices en 2013 pour apaiser les tensions entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha.
Mais plus qu’une visite d’État, il s’agit aussi de la rencontre entre deux hommes qui se connaissent bien : Béji Caïd Essebsi a été ministre des Affaires Étrangères dans les années 70 en même temps que son homologues algérien, qui a occupé ce ministère de 1963 à 1978.
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