Logistique : quels sont les 10 pays africains les mieux connectés en 2016 ?
La Banque mondiale a rendu public ce mardi l’édition 2016 de son indice de performance logistique. Découvrez les pays africains qui disposent, selon cette étude, des meilleurs chaînes logistiques du continent.
Dans « Connecting to Compete 2016 : Trade Logistics in the Global Economy » (Se connecter pour faire la différence : la logistique commerciale dans une économie globale), la Banque mondiale fait le point sur les capacités des pays dans le domaine de la performance logistique.
Ce rapport biannuel s’appuie sur une enquête menée auprès de plus de 1 050 responsables d’entreprises internationales de logistique
à travers 132 pays. Ces derniers sont interrogés sur les performances des économies nationales dans six domaines, parmi lesquels l’efficacité des procédures de dédouanement, la qualité des infrastructures de commerce et de transport, la fiabilité de l’expédition de cargaisons et leur prix concurrentiel, ainsi que la compétence et la qualité des services logistiques.
Un indice de performance logistique est établi à partir de ces résultats.
Selon l’édition 2016 de ce rapport, l’Allemagne se classe au premier rang mondial avec un score de 4,23, devant le Luxembourg (4,22), la Suède (4,20), les Pays-Bas (4,19) et Singapour (4,14).
Sur le continent, la première place revient à l’Afrique du Sud (20e au classement mondial, avec un score de 3,78). L’économie la plus industrialisée du continent se classe juste derrière l’Australie et devant l’Italie. Le deuxième pays africain dans ce classement est le Kenya (42e, 3,33), suivi de l’Égypte (49e, 3,18), qui clôt le trio de tête africain.
Découvrez ci-dessous les 10 des pays africains les mieux connectés en 2016
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De bonnes performances pour les pays enclavés
Dans son rapport, la Banque mondiale note que « souvent, les économies à faible revenu les moins performantes sont des pays enclavés, insulaires ou qui sortent d’un conflit ».
« Mais pour la première fois depuis que ce rapport existe, les pays enclavés ne sont plus systématiquement défavorisés, comme en témoignent les bons résultats du Rwanda [62e, avec un score de 2,99] et de l’Ouganda [58e, avec un score de 3,04] qui bénéficient d’initiatives régionales concertées pour optimiser les couloirs commerciaux », soulignent les experts de la Banque mondiale.
Les mérites de l’intégration régionale
L’étude de l’institution multilatérale met en exergue les avantages de l’intégration régionale. Son intensité permet souvent de dépasser les faiblesses des infrastructures, tandis que son absence pénalise même les pays les mieux dotés.
Trois des pays les plus performants dans ce classement, parmi les économies à faible revenu, sont en Afrique de l’Est : l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie (61e, avec un score de 2,99]. Le rapport de la Banque mondiale salue les progrès réalisés dans cette région, en termes d’infrastructures, avec le « Northen Corridor », ce réseau routier qui relie le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda, mais aussi une partie de la RDC, du Soudan du Sud et de la Tanzanie au port de Mombasa au Kenya. Ainsi que l’instauration d’une zone douanière unique dans la Communauté d’Afrique de l’Est, ce qui a permis de faciliter significativement le transit de marchandises.
La contreperformance de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient
Les pays à revenus moyens et intermédiaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, qui disposent pourtant d’infrastructures portuaires et aéroportuaires importantes, ainsi que de réseaux routiers assez développés, « font relativement pire que leur niveau de revenu semble l’indiquer, en raison du manque d’intégration, des troubles politiques et des problèmes de sécurité », note le rapport de la Banque mondiale.
Ainsi, alors qu’entre un quart et un tiers des responsables sondés jugent que les infrastructures logistiques (ports, aéroport, routes, rail et espaces de stockage) des pays de cette région sont de grande voire très grande qualité, plusieurs pays de la région se placent en seconde moitié de classement.
Le Maroc (86e, avec un score de 2,67), qui dispose de quelques uns des ports les plus performants du continent, se range ainsi au 52e rang en ce qui concerne l’expédition de cargaisons internationales, mais seulement au 124e rang en ce qui concerne l’efficacité des procédures de dédouanement, ce qui a sensiblement affecté sa note moyenne.
« La performance logistique consiste à assurer la fiabilité des chaînes d’approvisionnement qui relient les économies aux marchés. Les pays qui connaissent les difficultés les plus grandes dans ce domaine doivent améliorer leurs infrastructures ou s’atteler aux failles criantes des procédures douanières et de la gestion des frontières », recommande Jean-Francois Arvis, du pôle mondial d’expertise en commerce et compétitivité du Groupe de la Banque mondiale et coauteur du rapport.
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