Cameroun : ce que l’on sait de l’attaque de Boko Haram à Fotokol

Une sanglante contre-attaque de Boko Haram a été perpétrée mercredi à Fotokol. Elle a été néanmoins repoussée par les troupes camerounaises et tchadiennes, amassées dans cette ville camerounaise frontalière avec le Nigeria. Que s’est-il vraiment passé ?

Des soldats tchadiens à Gambaru, le 1e février 2015. © AFP

Des soldats tchadiens à Gambaru, le 1e février 2015. © AFP

Publié le 4 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 05/02/2015 à 9 heures

Il s’agit d’une contre-offensive de Boko Haram

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Vingt-heures après la première offensive terrestre de l’armée tchadienne sur le sol nigérian contre Boko Haram, le groupe jihadiste a riposté, ce mercredi 4 février, en attaquant Fotokol, la ville camerounaise sont positionnés des soldats camerounais et l’armée tchadienne.

C’est en effet depuis Fotokol que l’armée tchadienne avait lancé mardi son attaque terrestre au Nigeria après de violents bombardements aériens et d’artillerie sur Gamboru, dévastée par les combats et totalement désertée par la population. Ces combats ont fait neuf morts et 21 blessés côté tchadien et "plus de 200" dans les rangs de Boko Haram, selon l’état-major tchadien.

Mercredi vers cinq heures locales (4 heures TU), de nombreux islamistes partis de Gamboru et de petits villages nigérians frontaliers du Cameroun ont alors attaqué à tour Fotokol, entrant dans des maisons et dans des mosquées, selon des sources sécuritaires camerounaises.

Des dizaines de civils ont été tués et la grande mosquée de Fotokol incendiée

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Selon le premier bilan, des dizaines de civils ont été tués et la grande mosquée de la ville a été incendiée. Mais des médias locaux font état de la mort de sept soldats camerounais, neuf soldats tchadiens et entre 50 et 100 combattants de Boko Haram.

"Je connais au moins dix personnes qui ont été tuées. Il y a parmi elles deux de mes amis, deux frères", a témoigné sous couvert d’anonymat un habitant originaire de Fotokol réfugié dans une autre localité de la région. "Ils [Les combattants Boko Haram] ont égorgé des gens, dont le grand marabout de la mosquée. Ils ont brûlé des maisons et la grande mosquée".

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"Boko Haram a fait vraiment beaucoup de dégâts ici ce matin. Ils ont tué des dizaines de personnes, au moins 20 à la grande mosquée", a assuré un autre habitant, Umar Babakalli, soulignant que "dans une autre mosquée, aucun fidèle n’a pu s’échapper".

>> Lire aussi : La drôle guerre du Cameroun contre Boko Haram

Il s’agit de la première incursion de Boko Haram à Fotokol

Les islamistes de Boko Haram, présents depuis des mois dans des villages frontaliers nigérians situés près de Gamboru, n’étaient jamais parvenus à pénétrer à Fotokol, sur le territoire camerounais. Leurs nombreuses tentatives ont toujours été jusqu’ici repoussées.

Comment ont-ils pu cette fois-ci attaquer à Fotokol ? "Quand les Tchadiens sont entrés [mardi 3 janvier] à Gamboru, les Boko Haram qui se trouvaient dans cette ville et dans certains villages ont contourné pour se retrouver ce matin à Fotokol", a-t-on expliqué de source sécuritaire camerounaise.

Un pont de 500 mètres sépare Fotokol de Gamboru. Et à partir de certains villages frontaliers nigérians, il est possible d’entrer aisément à Fotokol.

>> Situation géographique : Maiduguri, Gamboru, Fotokol <<

Des troupes tchadiennes, parties à la traque des combattants de Boko Haram à Gamboru, ont alors retraversé la frontière mercredi pour venir épauler les forces camerounaises. Ce qui a permis de contenir, pour l’instant, la contre-offensive jihadiste.

(Avec AFP)

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