Terrorisme : 41 morts et 239 blessés dans un triple attentat-suicide à l’aéroport d’Istanbul

Au moins 41 personnes ont été tuées et 239 blessées mardi soir dans un triple attentat-suicide à l’aéroport international Atatürk d’Istanbul, le plus meurtrier dans la métropole turque, déjà visée trois fois cette année. Les soupçons se portent sur l’organisation État islamique.

Enquêteurs et secouristes à l’aéroport d’Atatuk visé par un triple attentat-suicide le 28 juin 2016. © AFP

Enquêteurs et secouristes à l’aéroport d’Atatuk visé par un triple attentat-suicide le 28 juin 2016. © AFP

Publié le 29 juin 2016 Lecture : 3 minutes.

Selon le dernier bilan du bureau du gouverneur, mercredi 29 juin à la mi-journée, 41 personnes ont péri dans le triple attentat-suicide qui a frappé la veille l’aéroport Atatürk d’Istanbul. Parmi les victimes, 23 Turcs et 13 ressortissants étrangers dont un Tunisien. L’attaque terroriste a fait près de 239 blessés.

Les assaillants ont mitraillé avant d’actionner leur charge

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Les explosions ont d’abord eu lieu à l’entrée du terminal des vols internationaux vers 22h (19h GMT), selon les autorités.

Trois assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction. Une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont fait sauter. « Trois kamikazes ont mené une attaque », a confirmé Vasip Sahin, le gouverneur d’Istanbul, aux journalistes.

La télévision turque a diffusé des images très impressionnantes sur lesquelles on voit un policier tirer sur un assaillant. Celui-ci, blessé, tombe au sol en actionnant sa charge.

Mouvement de panique à l’aéroport

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Un grand mouvement de panique s’est emparé du terminal des vols internationaux lorsque deux violentes explosions suivies de coups de feu ont été entendues. « J’attendais mon vol pour Tokyo et soudain plein de gens se sont enfuis et je les ai suivis. J’ai entendu des coups de feu et c’était la panique », a expliqué à l’AFP une Japonaise, Yumi Koyi.

Un autre témoin, Oftah Mohammed Abdullah, raconte à l’AFP avoir vu l’un des assaillants : « Il avait une écharpe rose, une veste courte et avait caché un fusil (dessous). Il l’a sorti et a commencé à tirer sur les gens. Il marchait comme un prophète ».

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Des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient une énorme boule de feu à l’entrée du terminal et des membres de la sécurité en train de faire évacuer des passagers qui hurlaient dans des couloirs, pris de panique.

Hôpital submergé

On voyait aussi des passagers gisant au sol. Un photographe de l’AFP a vu des corps recouverts de draps à l’aéroport, jonché de bagages abandonnés. Des centaines de policiers et pompiers étaient sur place.

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a visité dans la nuit un grand hôpital proche de l’aéroport, à Bakirkoy, et s’est rendu au chevet des blessés. « Je vous présente mes condoléances », a-t-il lancé à son arrivée à l’hôpital, submergé par des proches cherchant à avoir des nouvelles de voyageurs.

Cette attaque pendant le mois du ramadan montre que le terrorisme frappe sans considération de foi ni valeurs

Dans un communiqué, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté la communauté internationale à une « lutte commune » contre le terrorisme. « Cette attaque, qui s’est déroulée pendant le mois du ramadan, montre que le terrorisme frappe sans considération de foi ni de valeurs », a déclaré  le chef de l’État.

Le président français François Hollande a « condamné fermement » un « acte abominable » tout en appelant lui aussi à un renforcement de la coopération internationale en matière de lutte antiterrorisme.

À Washington, un porte-parole de la Maison blanche a condamné ces attaques « abominables » tout en promettant le soutien des États-Unis à Ankara. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a « condamné l’attaque terroriste » et a lui aussi réclamé une coopération internationale accrue.

Attentat attribué à l’EI

« Les indices pointent Daesh », a déclaré le Premier ministre turc, qui s’est rendu sur les lieux de l’attaque quelques heures seulement après le triple-attentat.

Depuis l’an dernier, Istanbul et Ankara ont été secouées par une série d’attentats qui ont fait près de 200 morts, des centaines de blessés, dont aucun n’a été revendiqué par l’État islamique. Istanbul avait déjà été visée trois fois depuis le début de l’année : en janvier (12 morts), attribué à l’EI, en mars (8 morts), attribué aussi à l’EI, et début juin (11 morts dont six policiers), revendiqué par les combattants kurdes.

Sur les réseaux sociaux, les internautes ont dénoncé la proximité présumée du régime islamo-conservateur du président Erdogan avec l’EI en Syrie voisine, une thèse toujours démentie par les dirigeants au pouvoir en Turquie.

« Les assassins que vous avez entraînés (Syrie) et tolérés commettent des massacres », a écrit notamment Fehim Tastekin, un journaliste turc, sur Twitter.

Tous les vols ont été suspendus au départ d’Atatürk, le plus grand aéroport de Turquie, par lequel 60 millions de passagers ont transité en 2015. Selon le Premier ministre turc, le trafic aérien a pu reprendre mercredi à partir de trois heures du matin (minuit GMT).

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